Madison Avenue

Invité

Tout n'était que lumière, vie, brouhaha incessant sur cette avenue, célèbre par le monde pour ces magasins à la dernière mode... non pas parisienne mais new-yorkaise...Les Américains en étaient si fiers... Encore un signe de réussite. Décidément, il n'y avait que cela à la Grande Pomme...
Cachée derrière ses lunettes de soleil et son imperméable safari couleur chocolat, Betsy s'était mise à flâner dans cette rue qu'elle connaissait si bien... La rue où elle faisait son shopping... avant...
Nostalgique, elle s'arrêta devant une vitrine, avisant une charmante petite robe d'été au tissu léger et aux couleurs chatoyantes. Elle aurait été parfaite pour cette après-midi là, montrant ainsi à tous son besoin de frivolités.
Fixant le vêtement, elle s'imagina poussant en riant la porte de la boutique, être accueillie avec diligence par les vendeuses empressées de lui plaire, ses essayages où tout lui va comme un gant, se regarder dans les miroirs... Se voir en Prada, en Chanel, en Klein, en Diane von Furstenberg, en Oscar de la Renta et autres grands noms de la mode...
Elle soupira... Ce n'était maintenant plus qu'un rêve... un délicieux rêve...Qui maintenant aimerait ouvrir son salon d'essayage à une mutant habillée dans des fripes trouvées on ne sait où...Il valait mieux qu'elle continue sa promenade au lieu de regarder les vitrines qui la démoralisaient.
S'arrachant donc à la vision enchanteresse de la magnifique robe, elle avança de quelques pas et percuta de plein fouet la poitrine d'un homme.
Surprise, elle poussa un petit cri avant de faire un petit bond en arrière, titubant légèrement et balbutiant.

- Pardon... Je... Excusez-moi... Je ne vous avais pas vu...

Invité

Madison Avenue. Son lieu de magasinage par excellence. Du moins jusqu'à ce qu'il fugue et soit photographié en compagnie de Ambre, dans un café. Il y avait bien longtemps déjà.

Warren avait opté pour un style fort différent du sien, en sortant de l'institut cet après-midi. Il avait enfoncé une tuque, malgré la chaleur qu'il faisait, et portait des lunettes de soleil qui s'agençaient à son style de la journée. Dans le style rappeur, on faisait mieux, certes, mais le jeune homme avait eu du mal à glaner de tels vêtements chez ses connaissances de l'institut, aussi son déguisement, qui ne servait strictement à ce qu'on ne le reconnaisse pas, bien que réaliste, semblait plutôt incomplet à ses yeux.

Et il s'arrêtait devant des boutiques présentant des vêtements énormément plus classiques, ceux qu'il portait habituellement, pour s'apercevoir que sa détention et son déménagement l'avaient grandement retardé sur la mode. Il soupira en se détachant de la vitrine et poursuivit son chemin.

Quelqu'un observait une jolie robe d'été. Il ne l'aurait probablement pas remarqué si ce n'était qu'elle semblait aussi déphasée face à ce qu'elle observait que Warren. Il alla pour la contourner en souriant légèrement, mais ne calcula pas qu'elle pourrait se détacher aussi rapidement de la vitrine pour se retourner et lui foncer directement dessus. Il glissa sa main le long de son bras, pour éviter que la personne ne tombe lorsqu'ils se percutèrent, puis celle-ci recula, se répendant en excuses.

Au son de la voix, il sut que c'était une jeune femme, de son âge plus ou moins cinq ans. Il répondit sur un ton légèrement amusé.

-Oh! Je vous avais bien vue, moi, mais il m'a semblé que vous étiez décidée à me barrer le chemin!

Il aurait probablement dû se taire. Il semblait que ses paroles étaient totalement déphasées de son apparence. Or, il ne pouvait pas changer une vingtaine d'années d'éducation pour passer d'un jeune homme poli à un réel yo-yo gangsta...

Invité

Il avait posé sa main sur son bras, l'empêchant ainsi de tomber et de trop s'éloigner de lui. Levant la tête au son agréable de sa voix masculine, Betsy le regarda enfin.... Assez grand, blond, des yeux bleus à s'y noyer, un corps qu'elle devinait assez musclé malgré les vêtements trop amples. D'ailleurs, il n'avait absolument pas l'allure qui allait avec... Plissant les yeux, elle l'imagina parfaitement en costume Armani... Oui, il devait avoir une classe folle... Dommage qu'il ne le sache pas...Néanmoins sa petite phrase courtoise et légèrement moqueuse lui arracha un sourire. Elle était digne d'un dandy dont toutes les femmes raffolent. Amusée et les yeux pétillants, elle ne sut jamais pourquoi elle eut envie de poursuivre la conversation... Peut-être pour le garder un peu plus longtemps auprès d'elle....Rejetant une de ses mèches violettes en arrière de son épaule, elle lui fit entendre inconsciemment son accent anglais.

- Ah? Et non pas pour faire ma connaissance?

Nullement gênée par la main sur son bras qui la maintenait assez près de lui, elle était espiègle à souhait... comme si cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas eu un moment aussi frivole.

Invité

-Mmmmh...

Warren fit une grimace songeuse. Elle semblait sympathique. Et sans aucun doute, à des lieux de l'univers qu'il détestait et avait décidé de quitter pour de bon maintenant. Malgré l'endroit de leur rencontre, elle n'était visiblement pas une de ces pimbêches qui avaient pour habitude de traîner par ici.
Elle voulait entamer la conversation, soit. Ils discuteraient ensemble, en commençant par enlever de ses traits cette pseudo-grimace.
Une mèche de cheveux mauve, un accent british, elle n'était décidément pas de ce monde. Et ça avait tout pour plaire à Warren, qu'il le veuille ou non.

-En fait, sait-on jamais ce que les étoiles nous réservent?

Bon sang! Mais il était vraiment incapable de tenir le personnage! Quel abruti il faisait... Il aurait mieux fait d'écouter les conseils de son cher ami improvisateur lorsqu'il lui en prodiguait. Pincement au coeur à la pensée de ses amis perdus.

Invité

Charmée par la réponse, elle baissa légèrement la tête et le regarda à travers ses longs cils noirs. Cela lui fait un regard de biche qui fascinait généralement la gente masculine et elle savait très bien. Pourquoi essayait-elle de le séduire? Aucune idée... En plus, ils ne faisaient clairement pas partis du même monde. Peut-être était-ce cela... S'encanailler comme aurait dit Brian...Une ombre passa dans ses iris avant de laisser la place à l'amusement... Non aujourd'hui, elle avait envie de rire, de s'amuser un peu afin d'éloigner tous les souvenirs morbides qui hantaient sa vie....

- Et bien pour l'heure, je crois que les étoiles sont légèrement occupées mais il me semble que le soleil doit vous murmurer à l'oreille qu'il est très impoli de laisser une dame mourir de soif en pleine rue... Vous ne l'entendez pas?
Mais vous pouvez lui dire que je n'accepte jamais de verre de la part d'inconnu...

A nouveau le même sourire éclatant étira ses lèvres carmines et éclaira son visage, le rendant aussi doux que celui d'un ange de marbre blanc.

Invité

-Oh oui, je l'entends. répondit-il du ton anodin généralement réservé à la météo.

Il fit une pause, laissant son sourire s'agrandir. Il ne savait plus si il jouais un jeu ou s'il était lui-même dans ce personnage mystérieux qui cultivait l'attente de la demoiselle.
Parlant d'astres, il se surprit à la comparer mentalement à la représentation (juste ou non) qu'il se faisait de Sélène. Sans pouvoir dire pourquoi, le violet lui avait toujours rappelé les mystères et, surtout, les profondeurs de la nuit, et de sa maîtresse.
Et avec le regard qu'elle venait de lui lancer, il devait bien s'avouer être sous le charme. Sensation qu'il ne s'était jamais permise d'éprouver bien longtemps, s'imaginant déjà la suite : quelques rendez-vous, un baisé, puis l'intimité. Et son handicap qu'elle devrait voir, le retour à la réalité qu'il devrait affronter. Voilà qui lui brouillait l'esprit, mais il accepta de continuer de jouer le jeu, se disant qu'il pourrait toujours trouver une excuse plus tard pour refuser le numéro de la jeune femme.

-Je lui dirai. Cependant...

Tournant le dos au magnifique sourire, il fit quelques pas, s'éloignant un peu de la jeune femme, mais restant suffisamment près pour qu'elle entende la fin de sa phrase. Il paraîtrait que savoir se montrer indépendant était un atout, en séduction...

... je préfères moi-même me présenter devant un café.

Espérons seulement qu'elle boive du café. Sinon, il se débrouillerait pour lui trouver du chocolat chaud ou de la tisane, ou quoi que ce soit d'autre. Les brûleries ne servent pas que du café, non?

Invité

Il lui avait tourné le dos, faisant mine d'un certaine désintérêt. Elle en perdit son sourire. Sa mutation se lisait-elle sur son visage? avait-elle également perdu tout son charme? Elle n'était même plus capable de se faire payer un verre par un inconnu. Tout ceci se bousculait dans sa tête pendant la fraction de minute où il avait tenté de prouver son indépendance et la fin de sa phrase fut telle une délivrance. Non... En fait, elle était bien comme avant, simplement avec un petit plus... bizarre, étrange, dérangeant, mortel certes....mais sinon rien de moins et rien de plus.
Toute à sa joie, elle l'aurait embrassé s'il ne lui avait pas tourné le dos. D'ailleurs, en y pensant, cela valait mieux. De quoi aurait-elle eu l'air?
Elle en éclata d'un rire léger et cristallin.

- Et bien... Nous voilà dans de mauvais draps... Dans ce cas-là, je propose que nous marchions côte à côte jusqu'à la prochaine terrasse et nous dirons que nous nous sommes rencontrés devant une tasse de café... Qu'en dites-vous?

Invité

-Qu'il n'y avait malheureusement plus une place de libre, mise à part celle face à une ravissante jeune femme.

Il poursuivit donc son chemin, encouragé par le rire de Betsy, qui parvint rapidement à sa hauteur. Ils n'eurent pas à aller bien loin avant de trouver une terrasse tranquille à l'ombre d'un paravent vert et bleu.

Après avoir passé leurs commandes, il tira la chaise de la demoiselle, le temps qu'elle s'y asseoit, puis alla rejoindre son propre siège, le sourire mutin.
Ils devraient donc bientôt se présenter. Mais Warren ne voulait pas être le premier à le faire. En fait, il aurait préféré ne pas le faire, ou encore oser se présenter sous un nom différent. Il s'arrangea donc pour avoir la balle en son camp.

-Ravissante jeune femme prénommée..?

Il haussa un sourcil pour encourager la réponse, et indiquer par le fait même son intérêt à connaître le nom de cette mystérieuse inconnue.

Invité

Le moment était venu de faire les présentations, de connaître enfin un petit quelque chose de l'autre, un petit quelque chose de personnel et elle hésita un court instant... Son nom était connu et le scandale de son gêne X encore plus... Allait-elle tout risquer juste pour une petite futilité?
Posant lentement ses lunettes de soleil sur la table, elle pesa le pour et le contre en l'observant... Un dandy déguisé en gangster ou un gangster déguisé en homme du monde? Sans doute la première solution...

- Je me nomme Betsy... Enfin Elisabeth mais tout le monde m'appelle Betsy et vous?

Dérangée par le serveur, elle remercia celui-ci d'un signe de tête puis ramassa sa tasse de capuccino avant d'y plonger les lèvres et de l'observer par dessus son bord. Normalement sans son nom de famille, il ne devrait pas la reconnaitre...enfin espérons le. Elle n'avait aucune envie qu'il s'enfuit en courant ou qu'il commence à vouloir lui jeter son café à la tête.... Juste que ce petit moment magique continue un peu plus longtemps...

Invité

Warren prit sa tasse de Mocka en écoutant la réponse de Betsy, remerciant le serveur d'un sourire. N'ayant effectivement jamais été attiré outre mesure par la mode féminine, et par la mode masculine seulement pour ses besoins vestimentaires, il ne reconnut définitivement pas la jeune mutante.

Elle ne lui avait donné que son prénom, il ne lui donnerait aussi que le sien. Et ce marché, bien que non-dit, lui plaisait à merveille.

-Le prénom de votre reine donc! Et bien pour ma part je me nomme Warren, mais ne connait aucun roi ne partageant ce prénom.

Il sirota aussi une première gorgée, tenant la tasse à deux mains, comme un gamin. C'était l'une des rares choses que son éducation rigoureuse n'avait pas su influencer. Il observait la jeune Betsy, prénom d'un autre âge pour une demoiselle ; paradoxe complet pour lui, intrigué par sa façon de cacher sa beauté naturelle sous un imper aussi neutre et... ordinaire.

-C'est pas trop chaud?

Invité

Warren....Son petit moment magique avait donc pour nom Warren... Sans cette dégaine de rappeur mal fagoté, cela lui allait comme un gant... Classe sans être snob, élégant et viril...Warren....Il fallait qu'elle grave cet instant dans sa mémoire. Ce n'était pas demain qu'elle allait ravoir un tel moment.
Il lui pose une question et elle fit non de la tête, comme une gamine qui aime faire virvoleter ses cheveux. Pendant un court instant, elle fut choquée de ne pas les sentir plus longs.
Elle l'observe sans rien dire...pendant un petit moment... avec juste un petit sourire flottant sur ses lèvres...Reposant sa tasse sur sa soucoupe... Puis lentement, elle tend le bras et lui enlève cette fichue casquette qui ne lui va pas.

- C'est bien mieux comme ça... et....lui retire ses lunettes de soleil... Voilà.... Comme ça, je vois enfin vos yeux... le bleu du ciel... On vous a déjà dit que vous êtes beau?

Le menton dans la paume de sa main, elle lui sourit, angélique, attendant qu'il lui retourne le compliment comme tous les autres avant lui. Dieu qu'elle aimait ces instants futils mais ô combien agréables!

Invité

Si son prénom plaît a Betsy, c'est loin d'être le cas pour le jeune homme, révolté, et peut-être un peu honteux aussi, contre ses origines. Des parents ultras-conservateurs qui donnent le même nom, génération après génération à leur fils unique, il n'y a pas de quoi faire la fête... Mais comme il n'est pas télépathe et elle non plus (bien qu'il ne connaisse en rien sa mutanité), aucun des deux ne sera au courant de cette divergence d'opinion avant d'en avoir parler ensemble. Ce qui ne risque pas d'être le cas à la tournure de la conversation.

Betsy lui enleva donc casquette et lunettes, pour le complimenter. Il passa doucement une main dans ses cheveux, se sentant un brin plus libre, et plus à l'aise, mais devint plus grave que de raison, du moins pour un observateur extérieur, en répondant. Une réponse à la fois maladroite et naïve (exprès, évidemment) pour cacher sa rudesse intrinsèque.

-Oui, ma mère me l'a déjà dit.

*Il y a bien longtemps...*

Puis il reprit la casquette qui était sienne pour une journée et la cala encore plus qu'elle ne l'était auparavant sur sa tête. En jetant un regard aux passants dans la rue, il s'expliqua :

-Si ça ne te dérange pas, je préfèrerais tout de même avec.

Il soupira ensuite, se sachant malpoli et s'en voulant particulièrement à cet instant, puisqu'il gâchait un moment agréable comme il en connaissait peu.

-Pardonne-moi, j'ai eu une journée exécrable.

Pur mensonge. Il s'empressa de boire une gorgée pour ne pas qu'elle le devine à ses traits, puis reprit.

-Qu'est-ce qui peut amener une ravissante bohémienne dans ce coin de New-York?

Question stupide qui n'avait pour seule ambition que de changer de sujet. Stupide en effet, car la réponse tournerait forcément autour du shopping! Au moins, elle ne lui demanderait probablement pas des détails qu'il ne saurait inventer quant à cette "horrible journée"!

Invité

Il avait remis la casquette, regardant aux alentours comme pour vérifier que personne ne l'ait reconnu et oubliant de lui retourner son compliment. Si elle n'était pas elle-même à la recherche de l'anonymat, elle l'aurait sûrement mal pris mais là, elle se demanda juste ce qu'il fuyait. Etait-ce possible qu'il soit.... comme elle? Non... Elle devait prendre ses désirs pour des réalités. Il était sans doute une célébrité qu'elle ne reconnaissait pas qui voulait simplement se promener sans groupies sur le dos...Elle eut un sourire.

- Tant que tu me laisses voir le bleu de tes yeux...

Le tutoiement était venu inconsciemment comme irrésistiblement. D'ailleurs, elle ne l'avait même pas remarqué.

- Qu'est-ce que je fais ici? Hum.... Je devrai sans doute dire le shopping vu que nous sommes sur Madison Avenue mais je dois confesser que j'aime m'y promener. Je trouve cette rue si belle, si vivante.... Alors lorsque j'ai un petit coup de blues, je viens ici, je regarde les vitrines... et je rêve... Je rêve à une autre vie, à un futur plus relisant que celui qui m'attend.... qu'un homme charmant m'offre un café...

Lui faisant une petite oeillade, elle espéra qu'elle avait gardé le ton léger de leur conversation.

- Et toi? Que fais-tu ici? Du shopping peut-être... Faut dire que la casquette n'est pas très heureuse sur toi... On peut peut-être te trouver quelque chose de mieux... Allez, finis ton moka... Je t'enmène avec moi...

Attrapant sa tasse, elle la vida d'un trait, la reposa un peu brutalement et lui prit la main en se levant, le pressant à la suivre.

- Allezz.. Viens... Je connais un chapelier génial et je t'enmene là-bas. Comme il le dit souvent:" Une histoire de chapeau, c'est une histoire sérieuse!"... Par contre, il faut prendre le métro... Ca ne te dérange pas?

A la pensée d'une rame de métro bondé, elle eut un sourire ravi et un peu de rouge sur les joues. Elle se voyait déjà à l'intérieur: la main accrochée à une barre métallique, pressée contre son torse par les autres personnes, une promiscuité qui lui permettait de connaitre son parfum.... Peut-être même qu'il passera un de ses bras autour de sa taille pour l'empêcher de tomber lors d'un arrêt brutal.... Ca y est! Elle fantasmait à nouveau et elle devrait en avoir honte! Il était un parfait inconnu et une fille bien n'a pas ce genre de comportement là... Une fille bien... En était-elle encore une? Après tout, ne l'avaient-ils pas battu presqu'à mort juste parce qu'elle avait un gêne différent? Elle devait profiter de la vie... Dieu sait combien de temps il lui restait...

Invité

Bien qu'il aurait aussi préféré remettre ses lunettes, Warren hocha les épaules en guise d'acceptation. Celà était un bon compromis, au final. Et puis, il n'avait pas réellement envie de décevoir la petite bohémienne face à lui.

Oh qu'il était mauvais pour changer de conversation. Comme si il n'aurait pas pu prévoir que Betsy lui retournerait sa question! Il se mordit l'intérieur des lèvres en avalant son moka rapidement (mais il laissa le fond, comme à son habitude), et se leva, main dans la main (d'ailleurs, ça lui avait fait étrange qu'une inconnue lui prenne ainsi la main, avec aisance, alors qu'il était plutôt habitué aux rapports froids.) Il en profita pour répondre, sur le même ton que l'ex-mannequin :

-Oh tu sais, comme tous les jours, j'attend qu'un ange se jette sur moi pour l'inviter à boire un peu...

Il lui lança un sourire en biais (attention à la réception^^) en se demandant vaguement quel futur l'attendrait, bien qu'à voir son accoutrement, il était facile de le deviner : une vie misérable, ou peut-être un peu moins mauvaise que celà, mais sans luxe, ça c'était certain! Il ne songea pas qu'il était un peu dans le même bateau qu'elle et que son avenir brillant avait quelque peu été compromis...

Il se laissa ensuite conduire vers la station de métro, sans rechigner. Oh, il n'était pas un habitué des transports en commun, ayant toujours eut un chauffeur ou sa propre voiture à sa disposition, mais il était conscient que les transports en commun ne faisaient pas de mal (ou moins de mal) aux poumons de la planète. Par contre, il savait aussi qu'on s'y retrouvait entassés, coincés, parmi des inconnus qui nous frôlaient et nous poussaient sans la moindre gêne. D'ailleurs, si par mégarde l'un d'eux venait à sentir son harnais et lui demandait ce qu'il portait dans le dos, que pourrait-il bien répondre? Et puis il y avait ces odeurs... Des quelques fois qu'il avait pris le métro il avait conclus que l'on se trouvait toujours, où que l'on soit, près du passager le plus malodorant. Mais puisqu'en faisant des caprices on n'obtient rien...

-Pas vraiment, non.

Il la précéda donc au guichet, payant leurs deux tickets et descendit sur la rame, légèrement anxieux par la foule qui s'y pressait et par l'impression qu'il allait certainement manqué le wagon. Et si la porte se refermait entre eux? Que devrait-il faire, la rejoindre par le train suivant ou attendre qu'elle revienne? Décidément, il faisait un bien beau néophyte!

Invité

Tel un gentleman, il avait payé le trajet pour elle... et sans doute aussi le café, elle ne s'en rappelait déjà plus. Par contre, il était évident qu'il n'était pas à l'aise dans cet endroit souterrain. Les épaules crispées, les mâchoires serrées, la démarche raide, les yeux attentifs, tout indiquait qu'il était stressé d'être là.
Sans réellement réfléchir, elle lui sourit et reglissa sa main dans la sienne après qu'il l'ait lâché pour prendre les tickets. Douce, elle lui serra les doigts, essayant ainsi de le rassurer. Cette fragilité qu'elle percevait au fond de lui lui perçait le coeur. Que s'était-il passé pour qu'il ait cette peur? Qui était-il vraiment?
Attendant la rame sur le quai, elle le regardait en souriant, se noyant dans l'azur de ses yeux, se posant mille questions sur lui.Mais pourquoi se poser autant de question sur un humain qui de toutes façons va la détester lorsqu'il connaîtra sa différence... Non, elle ne devait pas se poser ce genre de questions! Elle était là pour s'amuser, pas pour s'attacher... D'ailleurs s'attacher à quoi? A un prénom? A la préférence pour un moka? Il n'y avait rien. Elle ne connaissait rien et avait-elle seulement envie de plus?... Non! Elle n'en avait pas le temps... Demain sera un nouveau jour et elle n'aura pas le temps de se consacrer à lui.... Même si quelque chose l'attirait indubitablement vers lui...

La rame de métro arriva à leur hauteur et elle s'y engouffra, le tirant par la main. Il y avait du monde... Comme prévu par son fantasme... et elle fut réduite à le conduire vers une barre métallique. Non sans regret, elle le lâcha enfin pour se tenir au montant. Voulant l'encourager, elle lui sourit à nouveau, l'observant pour voir si tout allait bien.
Et dire qu'elle aurait pu le prendre par la main et le faire voyager avec elle à travers les ombres, évitant ainsi toutes les peurs qui se lisaient dans ses iris bleus.... Si seulement elle avait pu le lui dire... Si Callisto avait été là, elle lui aurait sans doute donné une claque: "Pourquoi as-tu honte de ce que tu es? Qui est-il pour te juger? Ce n'est qu'un pauvre humain!"

Plongée dans ses pensées, elle fut complètement surprise par le brusque ralentissement du métro qui approchait d'une station et percuta à nouveau le torse de Warren, se retrouvant ainsi une nouvelle fois dans ses bras... Si proches et pourtant si lointains... Elle eut un sourire un peu triste qu'elle essaya d'effacer avec une parole qui se voulait drôle.

- A croire que le destin m'indique là où je devrai être...

Invité

S'accrochant à la barre métallique qui s'offrait à lui comme son unique choix de conserver son équilibre intact (contrairement à sa flore naturelle...), Warren répondit en un sourire forcé à celui offert par Betsy. Il regarda ensuite nonchalamment passer, avec une rapidité étonnante, les lumières du souterrain, par la vitre du wagon. D'ailleurs, elles servaient à quoi? Mettre un semblant de joie dans cet endroit maladif? Décidément, le métro, pas trop pour lui. Il proposerait le bus pour s'en retourner. Moins rapide, mais aussi écolo et plus lumineux! Au bout d'un moment, il sortit de sa contemplation lobotomique et débuta une interrogation :

-Dis-moi, tu as des passions...

Coupé par l'arrêt du métro, qui bouscula la plupart des passagers, et en particulier Betsy qui s'effondra littéralement dans ses bras, de nouveau, il répondit à celle-ci avec un nouveau sourire (à croire que c'était la saison!) avant de terminer sa question, différement du plan original :

-... mis à part obéir aveuglément au destin?

Il espérait simplement qu'elle n'y verrait pas là un reproche ou quoi que ce soit du genre. C'était une simple taquinerie.

En voyant les passagers affluer hors et dans le train, il fut pris d'un doute et demanda rapidement :

-Au fait, on sort où?

Si il n'avait pas eu le plan du métro à quelques décimètres du visage, la question aurait été totalement inutile, mais comme il pouvait suivre avec précision le trajet sur le mur du wagon, il n'aurait pas l'air trop tarte vis-à-vis de la réponse de Betsy.

Invité

Il sentait l'aftershave... Une odeur fraîche, piquante, légère et non pas entêtante... et une nouvelle fois, elle aimait ce qu'elle apprenait de lui. Quelqu'un qui fait attention à lui mais sans non plus que cela soit une obsession... Levant les yeux, elle tomba sur son sourire et eut brièvement envie de rester là où elle se trouvait mais - hélas- la raison prit le pas sur le ressenti. Elle s'arracha donc de son contact et lui répondit d'une voix qu'elle espérait légère.

- Non... Absolument aucun... Si ce n'est de m'occuper de mon vieil oncle...

Pendant un court instant, elle se mordit la langue pour ne pas glousser à l'image d'un Magnéto en vieil oncle décrépi.... Heureusement d'ailleurs que ce dernier n'était pas télépathe! Dieu sait ce qu'il aurait pu lire dans son esprit à leur prochaine entrevue....
Le son plus ou moins inquiet de Warren la ramena une nouvelle fois sur terre.... Où devaient-ils déjà s'arrêter? Regardant le plan, elle constata qu'il y avait encore deux arrêts et s'apprêta à ouvrir la bouche pour le lui confirmer lorsqu'elle remarqua qu'il ne s'était toujours pas décrispé.

- Nous allons descendre au prochain... J'ai envie de marcher un peu en fin de compte...et puis comme ça, nous pourrons un peu parler...parce qu'ici c'est pas terrible quand même...On s'entend à peine...[i]

Invité

Le train repartit. Ils descendraient donc à la prochaine station, et visiblement que ce serait en raison de son malaise de se trouver ainsi coincé au milieu d'inconnus, sous le sol. Honnêtement, il était un peu trop fancy, là! Il n'eut pas l'humour de faire la bonne vieille farce du "pardon, je n'entend pas ce que tu dis, c'est trop bruyant" et ne fit qu'acquiescer, neutre, à la proposition.

La dernière révélation du Betsy lui était cependant restée à l'esprit. Ainsi, la jeune femme était un être dévoué et altruiste qui travaillait probablement plus qu'à son tour, à la fois pour s'occuper de son oncle, et pour se faire de l'argent... pour s'occuper de son oncle. Idéalisant probablement un peu trop la mutante qui se trouvait en face de lui, il décida de poursuivre sur cette lancée en posant des questions sur l'homme qu'il s'imaginait vieu, sénile, bedonnant.

-Il s'appelle comment ton oncle? Il est malade?

Deux questions suffiraient amplement pour l'instant!
Warren regarda autour de lui, tentant d'estimer l'impossible : le temps restant avant d'arriver à la prochaine station. Il lui prenait l'envie folle de s'envoler dès que les portes s'ouvriraient, comme un oiseau hors de sa cage.

Invité

Il se montra neutre quant à sa proposition de descendre de la rame plus tôt que prévu... Sans doute sa fierté masculine...Elle en sourit, légèrement amusée qu'il essaye de lui cacher ce qui était aussi visible qu'un nez au milieu d'un visage....
Par contre, sa question la prit au dépourvu. Elle avait parlé d'un oncle histoire de faire la conversation et n'avait pas pensé qu'il prendrait cela pour de l'argent comptant. Que dire maintenant? Lui avouer qu'il n'y avait pas d'oncle? Lui dire qu'elle n'avait aucun autre hobby que de faire payer ceux de sa race pour ce qu'ils lui avaient fait ce fameux soir? Qu'elle militait comme elle le pouvait pour le droit des mutants? Qu'elle cherchait désespérément une trace de son frère? Non... Décidément, elle ne pouvait pas lui dire tout cela...

- Il s'appelle Erik... et il est vieux mais pas malade! C'est un grincheux capricieux et je lui rend service en lui faisant quelques courses...

Trouver un échappatoire.... vite...

- Et toi? Tu as des hobby? Tu fais quoi de ta vie?

Invité

-Pauvre toi!
"Et dire que chez moi on s'en serait débarassé en engageant une nurse..."

Mal à l'aise et culpabilisant légèrement, Warren se mordit les lèvres à cette pensée. Il n'aurait peut-être pas dû plaindre Betsy, non plus. Peut-être qu'elle ne détestait pas sa situation et qu'elle aimait son oncle malgré le trouble qu'il lui causait. Tout le monde savait que l'amour, à tous les niveaux, sait panser les plaies et peut rendre aveugle.

Le wagon s'arrêta enfin et Warren sembla être le premier à en sortir. Il avait attrapé la main de la jeune anglaise au vol, la serrant peut-être un peu plus fort que c'était réellement nécessaire, de peur de la perdre. Il était en train de faire un choix qui lui serait douloureux : il s'attachait à la jeune femme, et comme pour ses anciens amis, il devrait la quitter et serait déchiré. Pourquoi ne parvenait-il pas à rester détaché face à elle?

Tout en remontant l'escalier menant à l'extérieur (il sentait l'air frais affleuré sur son visage souriant), il répondit au retour de ses questions.

-J'adore la natation, ce doit être mon plus gros loisir. Sinon, jusqu'en juin dernier, j'étais étudiant, mais j'ai terminé le collège et je prend une année pour profiter un peu de la jeunesse et décider en quoi je me dirigerai à l'université.

Pieu mensonge qui le faisait néanmoins passer pour un élitiste, alors qu'il désapprouvait ce système qui ne laissait pas vraiment de chances égales à tous, selon lui. Et cette seule pensée suffit à empourprer ses joues. Aurait-il réellement pu lui dire qu'il entreprenait des études "spécialisées" dans un établissement tel que l'institut Charles-Xavier?

Invité

La pauvre... Il la plaignait de devoir s'occuper d'un vieux grincheux et elle en eut un sourire ambiguë. Il était clair que pour l'instant, Erik Lensherr n'était pas son meilleur ami mais au moins, il l'aidait à survivre. Sans lui, elle ne serait rien comme tous ceux qui avaient rejoint sa confrérie pour échapper à la dictature humaine.

La rame s'arrêta et il lui prit la main, la tirant à lui alors qu'il bondissait littéralement hors du wagon vers l'air libre, courant pour s'arracher des ténèbres et rejoindre la lumière.
Peinant à suivre le pas rapide du jeune homme, elle lui lâcha la main et glissa son bras sous le sien pour s'y accrocher, n'ayant ni l'envie de le freiner ni celui de le perdre. Et la voilà maintenant au bras d'un inconnu qui n'en connaissait pas plus sur elle. Encore une chose incongrue dans cette rencontre...Et le pompon, c'était un homme de son âge....un étudiant...Cela faisait combien d'années qu'elle n'en avait pas fréquenté en dehors de Brian? 4 ans? 3 ans? Mais faisait-elle encore partie de ce monde-là? D'ailleurs qu'aurait-elle fait comme étude, elle? Sûrement pas un truc barbant comme les sciences ou la médecine! Peut-être qu'elle aurait fait les Beaux-Arts ou quelque chose dans le même goût....

Arrivés enfin hors de la bouche de métro, elle cligna un peu des yeux devant la luminosité régnante puis regarda autour d'elle pour se situer puis tendit un bras dans une direction.

- C'est par là....Donc une année sabbatique, hein... Hum... Je comprend mieux pourquoi tu bouscules les jeunes et jolies Anglaises sur Madison Avenue...

N'ayant toujours pas quitté son bras, elle éclata d'un rire joyeux et le regardait avec une pointe d'espièglerie dans ses yeux.

- ou alors c'est parce qu'on t'a volé tes fringues à la piscine et qu'on a prêté que ces frusques là...et que tu cherchais quelque chose de plus de ton goût....

Il était évident qu'elle cherchait à le taquiner gentillement. Elle avait une envie folle de rire, de s'amuser... et voulait qu'il partage cette envie là.... Allez savoir pourquoi en plus...

Invité

Warren suivit la direction proposée par Betsy et éclata de rire lorsqu'elle lui fit part de ses conclusions.

-Alas oui, à force de ne rien avoir à faire d'autre, on finit par chercher plus excitant et par bousculer les ravissantes jeunes femmes.

La deuxième conclusion n'en était que plus drôle. Il lui répondit, hilare, mais tout de même assez vaguement pour ne pas laisser comprendre qu'il était "complexé" par son physique.

-Ce serait fort impossible, malheureusement, car je ne nage jamais dans les lieux publics.

Les supermagasins qu'il y avait, quelques stations de métro plus hauts, faisaient ici place à des boutiques plus petites et chaleureuses, à l'ancienne. Plusieurs d'entre elles portaient des enseignes et Warren les observait à la recherche de quelque chose qui annoncerait leur point d'arrivé.

Le nez ainsi levé vers le ciel, il remarqua un avion et une question naquit aussitôt sur ses lèvres.

-Tu as sûrement pris l'avion pour venir ici? C'était comment? Je ne l'ai jamais pris...

Et non pas "Je n'ai jamais volé", songea-t-il avec un demi-sourire qui pourrait facilement passé pour de la curiosité. Elizabeth était toujours en train de rire, et de le faire rire, alors que lui, c'était plus fort que lui, redevenait constamment terre-à-terre et sérieux. À croire qu'un combat inconscient avait lieu constamment entre leurs essences mêmes.

[HJ : désolé pour le délai, je pensais avoir répondu!]

Invité

Ne jamais nager dans les piscines publiques? N'avoir jamais pris l'avion? Quel homme étrange...Elle lui lança un regard en biais, intriguée par autant de mystères mais ne posa pas de question. Il était encore trop tôt et puis qu'est-ce qui lui disait qu'ils se reverront? Après tout, il n'était qu'un inconnu pour elle, un de ses humains qui pouvait à nouveau tenter de poser violemment la main sur elle... et pourtant... Quelque chose la poussait vers lui. Elle était si bien à son bras et pour la première fois de sa vie, elle se sentait à l'aise avec un autre homme que Brian, comme si lui aussi pouvait comprendre bien des choses...

- Et bien... C'est pas très excitant... C'est comme d'être dans une boite de conserve qui tombe dans des trous. Le seul truc sympa c'est le sourire des hôtesses et du steward...Non, le truc qui doit être vraiment génial c'est le saut en parachute... Tu sais la chute libre... où pendant quelques secondes t'as l'impression de voler comme les oiseaux...d'être libre de tout...Oui! Ca, ça doit être le vrai pied!

Invité

Warren eut un sourire lorsqu'elle lui parla de chute libre et d'impression de voler. Pour lui, l'impression de tomber serait au contraire épouvantable. Il lui en fit part :

-Oh, j'ai toujours cru que c'était bien, l'avion. C'est dommage que ce soit comme tu l'as décrit. Par contre, pour le parachutisme, non merci. J'adore pas avoir l'impression de tomber. Ça a toujours été le pire cauchemar que j'ai fait, en fait. Imagine, ne pas avoir le contrôle sur ta chute? Risquer de t'écraser par terre comme une crêpe! Brrr... j'en frissonne simplement en y pensant.

Bien qu'il commençait à trouver qu'ils commençaient à se trouver pas mal loin, pour acheter un simple chapeau, Warren ne fit aucun commentaire. Après tout, elle l'avait avertit qu'il se trouvait encore à une station de métro de là! Et puis, il n'était pas pressé de perdre la charmante compagnie que le destin lui avait proposée...

Invité

Serrant toujours son bras contre son flanc, elle hocha simplement la tête.

- Oui, c'est sûr que se sentir tomber doit pas être terrible mais je reste persuadée que les 5 premières secondes où tu ne fais que planer doit VRAIMENT être les plus belle de ta vie... En plus, tu dois avoir une vue imprenable sur le monde, le soleil, les nuages....Oui... Ca doit être exaltant!
Tiens... Regarde! C'est là...

Tendant le bras, elle lui indiqua une petite boutique à la vieille devanture verte où étaient exposés une myriade de chapeaux multicolores et de formes diverses et variées.

- Je suis sûre qu'on va trouver ton bonheur là-dedans. Luigi, le patron est un homme adoooorable!

Lui reprenant la main, elle le guida dans la boutique où ils furent accueilli par un homme d'un certain âge, les cheveux blanchis par le temps et le visage sec mais pourtant souriant.

- Ahaaa... Elisabeth... Bonjour, cher demoiselle... Cela faisait bien longtemps que je ne t'avais pas vu dans ma boutique...et tu es toujours aussi belle...

- Bonjour, Luigi... et toi, tu es toujours un charmeur...

Elle se dirigea vers lui et l'embrassa sur la joue, visiblement heureuse de revoir le vieil monsieur.

- Luigi, je te présente un ami... Warren... et comme tu le vois sans doute, il a un problème de chapeau que nous devons, toi et moi, absolument résoudre...

- Je vois.. Je vois...Alors, Warren, voyons voir ce que nous avons en magasin pour vous... Hum... Vous savez une histoire de chapeau, c'est une affaire sérieuse...

Derrière l'homme, Betsy étouffa un gloussement amusé devant la réplique et adressa un clin d'oeil à l'homme ailé, totalement espiègle et complice. Luigi revint avec une pile énorme de couvre-chef aussi différents les uns des autres.

- Bien... Alors... Voyons voir celui-là... C'est une casquette française en velours côtelé avec bouton pression sur l'avant...Non! Cela ne vous va pas...On va passer le béret aussi...AhAHA! Le chapeau mou en feutre... Oui, c'est peut-être notre affaire...

La tête penchée sur le côté, les paupières plissées, Betsy regarda la scène des essayages tantôt dubitative tantôt faisant une moue franchement négative tantôt souriante d'enthousiasme... Dieu qu'il était beau dans cette boutique... Grand, svelte, masculin et raffiné...un sourire mi-figue mi-raisin, mi gêné mi à l'aise...et ses épaules.... Elle soupira longuement, assise sur le comptoir, les jambes croisées.

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