Un retour...

Des semaines. Des semaines qu'il était resté enfermé, privé de sorties ou quoi que ce soit, chez ses parents. Situation totalement ridicule, pour un jeune homme de 20 ans. Surtout que ses parents étaient tombés sur un fait divers présentant une photo de lui et Ambre, buvant un café. La légende indiquait que le jeune homme avait des fréquentations douteuses et qu'il s'était enfui avec sa "petite amie", à la vue du photographe. Son père, évidemment, ne voulut rien entendre. Pas avant des semaines. Des semaines à broyer des pensées noires, à répéter à sa mère, qui venait s’assurer qu’il allait bien, seul dans sa chambre (avec sa télé et ses consoles de jeux vidéos auxquelles il ne touchaient même pas), que la jeune fille sur la photo n’était pas sa copine, qu’il le leur aurait dit s’il en avait eu une. Mais plutôt qu’elle était comme lui. Des semaines. C’est le temps qu’il fallu à Warren avant qu’il se sente prêt à déclarer cette réalité. Des semaines, c’est le temps que sa mère eut besoin pour l’accepter, puis pour convaincre son mari que l’endroit où la pauvresse –Ambre, la reprenait systématiquement Warren- l’avait emmené et où le jeune homme avait passé un certain temps et discuté avec le professeur Charles-Xavier.
Finalement, au bout de des semaines, Warren Worthington Jr avait convoqué son fils pour discuter. Fiston répéta pour une énième fois ce qu’il avait répété depuis des semaines, et son père lui annonça qu’après en avoir discuté avec son épouse, ils acceptaient de le voir se rendre à cet institut, si c’était le désir de leur fils. Deux conditions, cependant, durent émises : qu’il leur donne des nouvelles au moins deux fois par semaine, et qu’ils puissent eux-mêmes visiter les lieux et déterminer si ils étaient dignes de leur fils.

Warren, the third, les remercia puis il fit ses bagages et quitta ses parents en après-midi, en autobus, ses valises sous le bras. Des adieux qui ne furent pas très émouvants, entre le père qui manifestaient clairement son regret d’avoir laissé son fils partir s’entourer de monstres, simplement pour faire plaisir à sa conjointe, le fils qui étaient bien heureux de quitter sa geôle et la mère qui, elle, pleurait légèrement.

Il arriva bien vite devant les grilles de l’institut, ayant terminé le trajet à pied. Il entra et se dirigea immédiatement vers la piscine, de où il avait quitté, des semaines auparavant, cette école. Posant ses affaires par terre, il s’assit sur une chaise longue, de côté. Il ne pensait à rien, observant l’ombre de l’édifice sur l’étendue aqueuse. Cependant, il semblait que ses appendices le piquent légèrement.

"Elles doivent être engourdies" murmura-t-il pour lui-même avant d’enlever sa chemise et le harnais qui se trouvait en-dessous.

( pauvresse... pfff.... j'aime pas ta maman moi d'abord! )

Ennui. E N N U I ! Pas très drôle cette journée à vrai dire. Elle n'avait pas de cours de prévu, et elle avait eu la bonne idée de mettre ses basquettes à la lessive dans l'espoir de leur redonner une couleur potable, ce qui fait qu'elle devait les laisser sécher. Donc pas de course aujourd'hui. Oh bien sûr, Ambre aurait pu aller courir à pied nus, mais non. Pas moyen. Il avait plus le jour d'avant, le sol était détrempé, pas question d'aller patauger dans la gadoue ( la gadoue la gadoue la gadoue, oh la gadoue la gadoue... du mois de septembre en avril... hem, je me calme ).

Alors voilà, elle se retrouvait à errer dans les couloirs de l'institu, comme d'habitude en fait. Elle se perdait un petit peu, ensuite retrouvait son chemin, la plupart du temps par hasard bien sûr, puis elle se reperdait, et réapparaîssait comme par enchantement dans le hall d'entrée. Et tant qu'à faire de se perdre, elle allait tenter de se perdre à l'extérieur, chose qui ne lui était encore jamais arrivé, grand bien lui fasse puisque la parc de l'Institut était énorme.

Et c'est là qu'elle vit une silhouette qu'elle connaissait. Certe, elle ne l'avait plus vu depuis de nombreuses semaines, mais il était largement reconnaissable. Elle le suivit donc en trottinant sur des petits pavés dur, ne posant que l'avant de son pied pour ne pas faire de bruit et aller un peu plus vite. Et il était là maintenant. Certes, un peu dénudé à moitié, mais là, avec ses cheveux blonds et ses grandes ailes. De dos en tout cas, il n'avait pas changé.

Elle s'approcha tout doucement, faisant le moins de bruit possible, puis passa tout légèrement sa main sur son aile en une douce caresse. Maintenant qu'elle pouvait toucher quelqu'un, elle n'allait certainement pas s'en priver. C'était tout doux, trop agréable.

"Il faut que tu arrêtes de les cacher surtout... Elles sont toujours assi belles."

Lui chuchota-t-elle alors qu'un sourire dévoilait légèrement des petites dents blanches entre 2 lèvres roses.

Un frisson dans son dos, puis Warren se retourna en entendant Ambre, tout sourire. Elle n'avait pas changé. Pas selon ses souvenirs, en tout cas. Lui, de son côté, avait maturé suite aux nombreuses disputes avec son père, mais ce genre de changement est généralement invisible pour les yeux. De visible, il y avait les cernes qui s'étaient profilés sous son regard pâle, conséquence de maintes nuits de mauvais sommeil à se faire du mauvais sang. Il s'apprêtait à la prendre dans ses bras quand il se rappela qu'elle ne pouvait toucher qui que ce soit. Hésitation, retour à la position initiale, rigide. Un ou deux coup d'ailes, histoire de les désengourdir. Mais qu'avaient-elles?

"Et toi toujours aussi impressionnée" lui déclara-t-il en souriant.

Quand on vit tous les jours avec de tels appendices, on s'habitue à leur vue et ils finissent par perdre de leur éclat, évidemment. Leurs sourires rivalisant de bonheur, Warren songea un instant que le frisson dans son dos était peut-être dû à un contact avec Ambre. Il descendit son regard vers les mains de cette dernière alors que son sourire décrescendait pour reprendre du sérieux. Pas de gants. Pas de souliers non plus, mais ça on s'en fichait!

"Mais... Comment... Et sans gants? C'est toi qui m'a caressé l'aile?"
Ses sourcils légèrement froncés, interrogateurs, n'enlevaient rien à la noblesse de ses traits.

War' lui sourit en réponse. Lui, se posait toujours beaucoup de questions. Parfois sérieuses, mais généralement pas. Contrairement à la jeune fille qui semblait apprécier de pouvoir toucher les gens, ce qui est très compréhensible, et de perdre ses pouvoirs, Warren s'en inquiéta un peu. Celà ne l'empêcha pas de se montrer poli, d'abord, et de la remercier de son compliment en lui rendant un sourire qui se fana bien assez rapidement.

"Tu le perds? Ça me semble pourtant improbable. Mais si c'est réellement le cas, n'est-ce pas euh... N'y a-t-il pas des risques que ... enfin qu'ils te mettent dehors de l'institut?"

Il s'inquiétait de l'avenir de son amie, car il se rappelait que ses parents l'avaient eux-même rejetée de chez eux et il se doutait bien que la famille d'Ambre ne la croirait pas lorsqu'elle leur dirait que ses pouvoirs ont disparus. Ils ne voudraient donc pas la revoir chez elle et elle deviendrait une sans-abris? Auquel cas, il pouvait toujours demander à ses parents de l'acceuillir un certain temps, mais ça risquait d'être difficile, connaissant l'aversion de Junior pour les mutants... Et ses ailes qui continuaient de le picoter tout légèrement, comme si elles s'engourdissaient un peu, c'était lassant.

"oh ! Je... Je n'y avais pas pensé à vrai dire... Tu crois qu'ils le feraient?"

Et voilà, elle qui était si heureuse de pouvoir enfin avoir des contacts humains voyait sa bonne humeur s'envoler. Warren avait raison. Elle était dans un institut pour mutant. Si elle n'avait plus de pouvoirs, il n'y avait aucune raison pour qu'elle continue d'y habiter. Certe, le professeur ne la jetterait probablement pas d'un seul coup à la rue, mais elle ne saurait pas où aller si elle devait quitter ce petit havre de paix.

Piotr la suivrait probablement si il l'aimait pour de vrai, et elle n'en doutait pas, mais elle n'était pas rassurée pour autant. Ses perspectives d'avenir n'étaient plus aussi joyeuses tout d'un coup... Et ses sourcils froncés par la réflexion en étaient une preuve flagrante, totu comme sa pauvre lèvre inférieure qu'elle martyrisait avec ses dents, sans pour autant s'en rendre compte.

( pas vraiment l'inspi, sorry... )

Apparement que la joyeuse demoiselle n'avait pas pensé à ce détail. Hum. Malaise. Quoi faire. Un homme du peuple aurait fait un câlin énorme pour se faire pardonner, mais il n'était pas un homme du peuple, et même si ça lui aurait plu, son éducation était trop fortement incrustée en lui pour qu'il agisse ainsi.
Pour toute réaction, outre ses lèvres pincées et ses sourcils froncées, démontrant clairement le sentiment de culpabilité qui s'était installé en lui, il lui pris la main, qu'il serra avec poigne et douceur à la fois, et l'invita à s'asseoir au bord de la piscine. Il fit tremper ses pieds dans l'eau, la battant durant quelques secondes puis rompit le silence.

"Je... je suis désolé, j'ai cru que tu y avais aussi pensé et que tu en étais consciente. Peut-être même avais-tu trouvé une solution..."

Il se concentra de nouveau sur le battement de ses pieds, remarquant au passage que ses ongles d'orteils étaient dus pour être coupés, et relança.

"Tu as bien raison. Le professeur Xavier m'a semblé être un homme très altruiste. Il ne t'abandonnera pas ainsi. Pas tant que tu n'aies pas un chez toi et que tu soies certaine de bien vivre."

Comment il le savait? Par les impressions que le discours d'Ambre, auparavant, lui avait laissé, ainsi que par la propre rencontre du jeune héritier avec le directeur.

"Je connais certainement des gens qui accepteraient de t'héberger, dans le pire des cas, et puis, si tu as besoin de fonds, je t'aiderais volonotiers..."

Il se faisait déjà des scénarios et il se disait que si Ambre allait vivre en appartement, il irait très certainement la visiter. Il était loin de savoir qu'elle pensait présentement, elle-même, à emménager avec son amoureux (dont il ne savait pas que la relation avait évoluée ainsi et qu'il ne connaissait même pas).

Il perdit de nouveau son regard dans les eaux bleutés de la piscine, perdus dans son remords.

Il avait de grandes mains, douces et fines. Pas aussi grandes que celle de Piotr, mais grandes quand même. Mais qui n'avait pas de grandes mains comparées à celles d'Ambre? Avec ses petites mains toutes fines, Ambre était comme qui dirait l'incarnation de la déesse des petites mains ( gros trip là ^^')!

Mais à vrai dire, à cet instant, Ambre était plus du genre carpe qui ne sait pas quoi dire. Warren avait raison dans tous les sens du terme. Si elle n'avait plus de pouvoir, elle n'avait plus de raison de rester à l'Institut, mais d'un autre côté, le professeur ne la mettrait certainement pas à la rue tant que son cas n'était pas arrangé et qu'elle ne puisse s'assumer par elle-même.

Sa main toujours dans celle de War, elle se laissa guider vers le bord de la piscine et à son tour s'assit, ses pieds venant jouer tranquillement avec l'eau, créant des petites vaguelettes qui éclaboussaient les deux jeunes gens de temps à autre.

"Merci. Je veux dire, merci de me rassurer et de pas me tourner le dos."

lui dit-elle en le bousculant amicalement d'un petit coup d'épaule qui fit à peine bouger l'ange, mais qui rapprocha les deux mutants.

( Piotr est d'accord pour le plan initial... envoie moi un mp quand tu te connectes qu'on en discute ^^ )

"Ce ne serait pas très poli" répondit-il automatiquement en un sourire.

Et le panorama ne serait pas des plus déplaisant, certes, mais il suffirait probablement à l'intimider... Et puis, il aurait été ingrat de cracher au visage de la personne qui l'avait invité et accueillit dans ce havre de tranquilité, hors de tous soucis.

Visiblement encouragée et joueuse, Ambre le bouscula gentiement. Il posa sa main gauche sur le genou (ou le bas de la cuisse) gauche, aussi, de son amie, devant passer devant soi-même. Il la serra et demanda.

"Allez, il faut te changer les idées"

Il lui offrit un sourire charmeur et, sans idée d'activité intéressante, il demanda candidement

"Il doit bien y avoir des activités intéressantes à faire ici, non?"

Il lui donna aussi un coup d'épaule en attendant sa réponse, son regard fixé dans celui de la demoiselle.

[HJ : Désolé de te couper l'herbe sous le pied, Ambre... C'était trop tentant de répondre et jouer les innocents avant que tu ne puisses réagir]

Quelqu'un arriva alors même que Warren demandait à Ambre quelle activité ils pourraient faire. Il le scruta de toute sa hauteur. Piotr était encore plus imposant, même si il était à l'autre bout de la piscine, car l'homme-ailé était assis. Le mutant semblait tout simplement encore plus gigantesque! Et encore, il était penché.

*Woaw, mais c'est un géant ou quoi?? J'aimerais bien mieux le compter parmi mes amis que dans mes ennemis, en tout cas!*

Timide et intimidé, le premier mouvement de Warren fut de rétracter le plus possible ses ailes derrière son dos. Réflexe purement inutile en ce lieu, et après que Colossus ait pu les voir, mais le jeune héritier ne pouvait pas contenir ce réflexe.

Il répondit ensuite au nouvel arrivé en souriant
"Bonjour euh...", sa main gauche glissant doucement dans l'eau alors que la droite allait se placer derrière Ambre pendant qu'il lui murmurait, la tête tournée pour que sa bouche soit à quelques centimètres du creux de son oreille (comme si c'était nécessaire)...

"Tu le connais? Tu nous présente?"

Lorsque Piotr se redressa, Warren ne put réprimer un frisson. Ce mutant (c'en était forcément un, non?) ne pouvait qu'être très dangereux. Il s'imaginait Piotr possédant à tour de rôle une panoplie de capacités dont il avait entendu parler : télépathie, pyrokinésie, téléportation, etc. Et à chacune la même conclusion : en alliant sa force physique évidente à un quelconque pouvoir, Warren ne voudrait pas l'avoir offusqué...

Mais celui-ci leur demanda si ils se baignaient. Tout bonnement. Pas super chaleureusement, mais c'était déjà signe qu'il était sympathique, non? Warren prit l'initiative de répondre pour le duo de blondeur.

"Que les pieds, comme tu peux voir! C'est que la demoiselle a un peu peur de l'eau! Mais je t'avouerai qu'une petite trempette me plairait bien!"

*Pour autant qu'on ne fasse pas de concours de noyade ou quoi que ce soit dans ce style... même si je flotte trop bien!*

Il sourit ensuite poliement au nouvel arrivant et entreprit d'enlever sa ceinture, pour montrer qu'il était sincère. Il n'irait pas jusqu'à enlever ses pantalons devant Ambre, par contre il n'avait aucune idée d'où il pourrait se changer! Derrière un buisson, dans le bois, peut-être? Juste à l'idée de la rusticité que celà signifierait, un sourire passa sur ses lèvres. Il attendrait néanmoins le verdict final avant d'aller "au vestiaire"...

( Bon, faites pas de bruit, je suis censée être en train de faire des recherches sur les baruyas de je sais pas où... Faut pas que maman me voie ^^' encore heureux qu'elle aille faire dodo tôt ce soir )

Proche. Très proches. C'était étrange, mais pas désagréable. Et puis, Warren était gentil, très poli, un vrai gentleman. Le rêve de toutes les jeunes filles, si ce n'est les ailes ( quoi que o.O ). Mais bon, être assise à côté d'un ami n'avait rien de très excitant pour Ambre ( sauf si l'ami en question est Piotr ^^ ), et elle était encore en train de réfléchir à ce qu'ils pourraient faire pour occuper leur temps autrement qu'en discutant.

Et c'est là que son Piotrinounet chéri d'amour arriva. Tout essouflé, avec un peu de transipation qui lui dégoulinait sensuellement le long de la tempe. Qu'il était beau son homme quand même. Et sportif avec ça. Elle en avait bien de la chance Ambre. Et comme à chaque fois qu'elle était en présence de son homme, un grand sourire venait se dessiner sur ses lèvres, illuminant son visage et allumant une petite flamme dans ses yeux bleus.

"C'est Piotr, mon... un ami très proche."

chuchota-t-elle en réponse à Warren. Elle n'avait pas osé dire copain ou compagnon. C'était étrange. Elle était heureuse d'être avec lui, mais étrangement, personne n'avait encore remarqué que leur relation avait progressé et qu'ils étaient passés au stade supérieur.

Et là, malheur à lui! Warren venait de dire qu'Ambre avait peur de l'eau! Outrage! Elle savait nager maintenant!!! Enfin, c'était un très grand mot... Elle flottait avec un gilet de sauvetage ou avec les mains de Piotr qui la tenaient, elle avait nagé une seule fois pour de vrai, quand elle avait cru que Piotr s'était noyé. Episode assez paradoxal dans sa vie, puisqu'elle avait été complètement effrayée sur le moment, mais avait ressenti une très grande joie une fois qu'elle eut réalisé qu'elle avait nagé.

"Hey! Même pas vrai! J'ai plus peur! J'ai des flotteurs maintenant, et même que j'ai nagé, une fois seulement, mais j'ai nagé quand même!"

lui lanca-t-elle en riant et en jetant de l'eau sur le blondinet d'un petit coup de pied.

( pas de soucis, à toi Piotrinounet chéri d'amouuuuuuuuur! )

Warren reconnut aussitôt le nom de Piotr comme étant son prof privé de natation (à Ambre). Il haussa cependant un sourcil lorsqu'elle le présenta comme un ami très proche. Pourquoi ne pas dire son petit copain?

*C'est ainsi lui, ce Piotr dont elle m'a parlé. Bon sang qu'ils contrastent!*

En effet, l'un était construit en grandeur et en force, le cheveu noir et le visage plutôt dur, et l'autre était construite en finesse, petite blonde et aux traits doux.

Il n'eut pas le temps de l'interroger car déjà ce qu'il avait dit à Piotr faisait effet. Auprès de Ambre, alors que son "ami" contournait la piscine pour les rejoindre. Il sourit face à la furie exagérée de la texane et répondit simplement :

"Pourquoi tu ne t'en es pas vanté avant? Ça m'aurait évité de dire une bêtise!"

Il s'était décalé un peu de la jeune fille, de peur que le colosse ne voie autre chose à leur proximité qu'une marque de réconfort amical... Il reçut tout de même le jet d'eau d'Ambre puis se leva, desserant les ailes en signe d'aisance, pour serrer la main de Piotr, non sans une certaine appréhension. Et il eut raison de la craindre, car Peter (il préférait ou non? C'en devenait mélangeant!) lui écrasa légèrement les phalanges. Warren avait appris à souligner ce genre de détail lorsque l'on rencontrait quelqu'un, ou de dissumuler les reproches sous des exclamations telles que "bon sang, quelle poigne!". Mais il ne le fit pas. Honnêtement, c'aurait été ridicule de passer un tel commentaire au géant!
Le New-yorkais cru toutefois que cette poigne un peu trop ferme était un avertissement de ne pas trop tourner autour d'Ambre. Warren ne s'en formaliserait pas, n'éprouvant rien d'autre que de l'amitié pour elle. Par contre, il fut surpris de savoir que Piotr était professeur. Mais celà expliquait aisément le côté secret de leur relation. Secret que Warren tâcherait de conserver, évidemment.
Il ne servait à rien non plus, aux yeux de l'homme ailé, de demander la matière enseignée. Elle lui semblait d'autant plus évidente qu'il avait tort.

Lorsque le professeur fut les deux pieds dans l'eau, Warren alla farfouiller dans son sac et en sortit un maillot de bain. Piotr insistait pour qu'ils aillent se baigner, et Warren lui répondit en riant, alors qu'il se dirigeait vers le boisé, ravi de "jouer au sauvage".

"Laisse... euh. Laissez-nous le temps de nous préparer, professeur!"

Piotr et Warren ne semblaient pas avoir une différence d'âge importante, et celà ne faisait que créer une impression de malaise au niveau du jeune homme poli et respectueux qu'était Warren. Il s'en alla donc se perdre assez loin dans le bois pour n'être à la vue de personne et se changer tranquillement. Par le fait même, il venait de laisser le jeune couple tranquille pour quelques instants.

Ambre partit d'une petite moue boudeuse avant de répondre à son ami.

"Parce que y'a pas vraiment de quoi me vanter... J'ai plus failli me noyer qu'autre chose en fait!"

Et bien oui, elle n'était toujours pas au top en ce qui concerne sa technique de natation. Sans les flotteurs, c'est la grosse galère, le bide total même. Elle est toujours incapable de se maintenir à la surface de l'eau sans ces derniers, ou sans quelqu'un qui la tient. Pauvre d'elle, il lui faudrait bien de nombreux cours de rattrapage.

Un vouvoiement. Etrange. Ambre n'arrivait pas à définir si il s'adressait seulement à Warren, ou également à elle. Rhalala... La complexité du language, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? Très bonne question. Mais elle ne s'en préoccupa plus, préférant faire des petites vagues avec ses pieds dans l'eau en regardant son Russe, un sourire sur les lèvres et ne se rendant à peine compte que Warren partait se changer quelque part dans les bois.

Tournée vers lui, elle voulait engager la conversation mais ne savait comment. Salut? Coucou? Bonjour? Rhaaaaaa! Aucune de ces formules banales ne lui convenait. Ne sachant que faire, elle laissa parler ses envie et se rapprocha de jeune homme et se releva légèrement sur les genoux pour être à sa hauteur et ainsi, pouvoir déposer tout doucement ses lèvres sur les siennes, ses paupières se fermant l'instant du baiser.

"Bonjour, vous." lui chuchota-t-elle tout contre ses lèvres avant de reculer légèrement pour se rasseoir confortablement sur ses fesses.

( pas d'inspi, je sais pas ce que ça va donne ^^' )

(Aaaaaaaaaaaaaaaaargh! Saletés d'examens et de dossier d'historie d el'art ! "vous devriez analyser une oeuvre en plus, cela me ferait très plaisir. Et donnez encore un peu plus vitre avis sur chaque artiste. Votre poésie quand vous écrivez me plaît beaucoup" Saleté de prof -_-' Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour avoir des bonnes notes )

Tout au contraire de Piotr, quand Ambre se trouvait en compagnie de son beau russe, son rythme cardiaque avait tendance à s'accélérer et à colorer gentiment ses joues, mais pas cette fois. Ses joues restaient superbement rose pale, ne la trahissant pas pour une fois.

"On peut dire ça comme ça... Je l'ai rencontré dans central park pendant que tu étais en voyage, et comme il n'avait nulle part où aller, bah je lui ai proposé de venri à l'Institut. Tu verras, il est gentil."

Ce qui était véridique. Warren était loin de stéréotype du fils à papa bourré de fric qui méprise les gens. Bon, ses ailes y étaient peut-être pour quelque chose, mais Warren avait vraiment un bon fond de base. Gentil, riche et beau-garçon, il aurait été le meilleur parti de Manhattan s'il n'avait pas été un mutant. Du moins aux yeux de la société ultra-conservatrice que forme l'élite de la grosse pomme.

"J'ai pas mon maillot espèce d'aveugle... Et je vais pas me baigner en sous-vêtements!"

Lui dit-elle en riant. Quoique s'ils avaient étés que tous les deux, l'idée aurait pu être tentante...

"Sans toi pour m'accrocher, j'arrive toujours à rien, tu te rappelles? La dernière fois j'ai encore failli me noyer... Mais bon. Peut-être qu'avec 2 maîtres nageurs j'y arriverai mieux ?"

Ceci dit, elle se leva tout en souplesse mais en prenant la main de son homme dans les siennes, jouant machinalement avec ses doigts.

"Je vais aller me changer dans le dortoir... comme ça vous pourrez rire de mes progrès inexistants et de ma technique infaillible pour me noyer!"

termina-t-elle en riant joyeusement alors que Warren revenait tranquillement.

( On va dire, comme ça personne ne reste tout seul ^^ Piotrinounet, t'as intérêt à avoir ton maillot sur toi en fait ^^ lol )

Croyant être dans un conte de fée, la lumière tamisant le sol du boisé où Warren entendait les oiseaux gazouiller, il avait perdu quelque peu la notion du temps. Ne sachant pas si il flânait depuis dix secondes ou dix minutes, il décida de reprendre le chemin de la piscine. D'un pas rapide de citadin, il rejoignit celle-ci alors qu'Ambre disparaissait à l'intérieur. Il aurait été fort déplacé de demander à Piotr où elle était passée. Il s'approcha du géant, qui lui demanda si il allait effectuer un plongeon acrobatique. Il haussa un sourcil, la comparaison ne venant pas d'elle-même au jeune homme qui ne se serait jamais considéré comme un ange, et il rétorqua en souriant faiblement.

"Il y a un certain temps que je ne me suis pas baigné, ça risque plutôt de ressembler à un saut de cormoran..."

Il s'approcha de la partie peu profonde en regardant Piotr se préparer à sauter. Il observa le saut et profita que l'autre était sous l'eau (en se disant que Piotr avait bien du souffle. En même temps, la taille de sa cage thoracique était probablement un facteur non négligeable) pour s'y glisser, sans se mouiller la tête (il ne savait pas à quelle fréquence la piscine était entretenue et risquait d'attraper une otite!). Il s'approcha de lui avec quelques battements de pieds et le complimenta.

"Joli saut. C'est vrai qu'elle est bonne."

Ses pieds ne touchant plus le fond de la piscine, il les agitait nonchalament sous l'eau, alors que ses bras restaient immobiles, flottant autour de lui. Ce qui pouvait sembler bizarre, car il n'avait qu'un effort minimal à fournir pour ne pas couler, en raison de sa légèreté.

Il observa les alentours, avant de reporter son attention sur Piotr, ne sachant pas trop comment engager la situation.

"Tu n'as pas un prénom commun. Je ne connais rien en langues étrangères et je me demandais il était de quelle origine?"

En lui-même, il se disait que le nom avait des consonnances nordiques. Et il se surprit à penser qu'il était bien plus facile de tutoyer le professeur alors qu'ils nageaient ensemble plutôt que quelques instants auparavants, totalements habillés.

"En effet, je ne connais que Moscou et les monts Oural. L'un par des photos et l'autre par les cartes géographiques... On ne nous apprend pas beaucoup de choses sur les vieux continents, ici."

Manifestement, Warren avait beau être jeune, il restait critique et s'était bien aperçu que l'éducation américaine avait des lacunes, nombriliste qu'elle était. C'était à peine si Shakespeare n'avait pas été présenté comme un dramaturge texan, dans leurs cours de théâtre... Il répondit à son tour.

"La bourgeoisie New-Yorkaise. Une très belle et grande", il roula des yeux, "demeure, sur Bishop's Avenue."

Il prit quelques secondes avant de répondre à la seconde question, en suivant le colossal nageur dans ses déplacements. Si tout se passait comme il l'avait prévu et que son paternel ne le sommait pas de retourner illico presto à la maison, l'institut devait être son nouveau foyer.

"Je compte bien rester, cette fois."

Il agita l'eau autour de lui de ses mains et s'étendit sur le dos, les ailes presque totalement repliées, en une position des plus confortables. Il fermit les yeux, et continua la conversation.

"Tu es ici depuis bien longtemps? Tu es professeur de formation?"

Et oui, dans l'éducation du jeune oison, il n'y avait que les diplômes de vrai. Que voulez-vous, on a beau vouloir se séparer de ses racines, il y en a toujours une qui est bien prise en terre!

"Oui il est vrai que les Etats-Unis ont des penchants nombrilistes...mais ça peut s'apparenter à de la fierté.
Enfin, toujours est-il que tu ne perds pas grands chose de là où je viens. Ce ne sont que de vastes étendues de champs souvent enneigés, c'est très rural comme région, mais elle me manque parfois..."

Le jeune homme ailé lui avoua alors qu'il faisait de la bourgeoisie New-yorkaise, et à vrai dire il s'en était douté. Un certain charisme se faisait ressentir chez le garçon même s'il était encore très jeune.

Ensuite il lui apprit que probablement il resterait ici. Un nouvel élève en somme, certainement que Peter le reverait dans les couloirs et peut-être même dans son cours.

Il le questionna par la suite sur sa formation et s'il était ici deuis longtemps.

"Oui je suis ici depuis pas mal de temps en fait...
Et professeur de formation ? Uhm.. en fait, je suis professeur d'art ici, et j'ai fait mes études au sein même de l'Institut. J'espère que ça répond à ta question."

Sans aller plus loin sur ce qui le concernait il continua ses quelques longueurs, ou plutôt cercles, de bassin attendant que Ambre revienne, hatif de la revoir se dépatouiller dans l'eau.