Fuite aveugle

Ambre papillonna plusieurs fois des paupières tout en fronçant légèrement ses sourcils, pas sûre de ce qu'elle voyait. Warren se mordait la lèvres inférieure dans une attitude tout ce qu'il y a de plus féminine à son avis. Elle se rendit alors compte qu'elle-même se les mordillait encore quelques instants plus tard et piqua un fard, un de plus. Ses joues s'empourprèrent toujours aussi rapidement, colorant son visage d'une teinte rosée.

Mais quand Warren se mit à rire, elle prit le parti d'en faire autant. Les deux jeune smutants rirent donc quelques instants avant de se calmer. Ambre garda un petit sourire sur les lèvres alors que ses joues gardaient, à son grand malheur, leur coloration rose temporaire.

"Oh. Bien." lui répondit-elle alors qu'il venait de répondre à sa propre question. mais quand il lui demanda si elle connaissait ce queartier, elle jeta un petit coup d'oeil par la grande "vitrine" et regarda un homme d'affaire passer presque en courant, pendu à son téléphone portable.

"C'est la première fois que je viens à vrai dire... Je n'suis pas vraiment coutumière de ce genre de lieu."

termina-t-elle en haussant légèrement les épaules. Effectivement, Ambre n'était vraiment pas coutumière de ce genre d'établissement. Elle était plutôt une habituée des petits cafés tranquils dans les rues secondaires, ou encore des parcs. Les parcs, dommage qu'il y en ait si peu à Salem.

"Mais je suppose que toi, tu es...dison, "familier" de ce genre d'endroit?"

La jeune fille face à lui ne comprit pas tout de suite le signe. Warren commençait à se sentir ridicule, lorsque Ambre rougit, prouvant sans aucun doute qu'elle venait de comprendre.
Elle continuait de regarder partout autour, alors que le jeune homme la regardait, elle. Il ne la dévorait pas du regard, ni quoi que ce soit de ce genre... Il ne faisait que la regarder poliement, tout en jetant parfois un coup d'oeil en direction de la rue, sa montre, le bar à café, la porte, la table d'à côté, etc.
Elle n'était jamais venu sur cette rue. Warren non plus, étant donné qu'il n'avait jamais réellement mis les pieds à Salem, auparavant. Il se crispa un peu en voyant un homme d'affaire courrir, pendu à son téléphone cellulaire. Il pensa :
*Encore un qui doit négliger sa famille...*

Il ramena son regard sur Ambre, qui lui posa une nouvelle question. Il sourit. Elle était perspicace, ou bien il était fort mauvais pour cacher son jeu... Il lui répondit donc sincèrement :

"C'est effectivement à ce genre d'endroit que je suis habitué, mais ne va pas croire que je ne saurais apprécier autre chose... Seulement, je ne connais rien d'autre."

Il inclina légèrement la tête, mal à l'aise. C'est à ce moment que leur café arrivèrent. Le serveur les déposa sur la table et repartit aussitôt. Souriant de nouveau, Warren pris sa tasse, la leva un peu en direction de Ambre et but une gorgée de café chaud et sucré, mais toujours avec cet arôme amer.

Lorsqu'il reposa sa tasse, Warren vit entrer Timothy Jones, journaliste financier. Il tenta légèrement de passer inaperçu, puis murmura :

"Il faudrait peut-être y aller... qu'en dis-tu?

Il avala ensuite goulûement le restant de son breuvage, en se brûlant la gorge.

Ambre avait donc vu juste. Warren faisait bel et bien partie du gotta Américain, de la jeunesse dorée en quelque sorte, puisque sa mutation l'empêchait malgré tout de se mêler aux autres personnes. Il reconnut qu'il n'avait connu que le luxe et l'aisance, mais ne le fit pas en ces termes. Même s'il faisait partie de ce monde tant éloigné de celui de la jeune Texane, il était prêt à connaître d'autres choses, et qui sait, à les apprécier. Il ne demandait qu'à tester.

"Il n'y a pas de honte à ça... Aucune."

Les cafés arrivèrent vraiment à point nommé et leur arôme trouva vite le chemin du nez de la blonde. Une odeur qui lui était familière, presque indispensable. Elle l'avait toujours connue, et très vite appréciée, tout autant que le goût de la boisson. Beaucoup de gens trouvaient la saveur du café amère, désagréable, mais pour la jeune femme, le café était synonyme de réveil, d'une journée agréable, et surtout d'une douce sensation dans la bouche, puis dans la gorge, la réchauffant de l'intérieur.

Alors qu'elle trempait ses lèvres dans le liquide encore très chaud après avoir trinqué avec Warren, ses yeux se fermèrent malgré eux, et un sourire se peignit sur ses lèvres sans pour autant laisser s'échapper la précieuse boisson. Elle retrouvait toutes les sensations habituelles avec délice, agréablement surprise par la touche de vanille qui se révélait après chaque gorgée. Elle avait presque vidé la moitié de sa tasse quand elle la reposa, se retenant de soupirer d'aise.

Warren sembla soudain presque appeuré, du moins, il semblait vouloir se cacher dans un trou de souris. Ambre compris que quelque chose le dérangeait, ou quelqu'un. Mais elle ignorait entièrement de quoi ou qui il s'agissait.

"Oui. Allons-y!"

Lui répondit-elle en hochant positivement la tête de haut en bas. Elle avala encore quelques gorgée de son café, trouvant même dommage de le boire si vite, puis se leva, prête à sortir du café.

"On peut aller directement à l'Institut si tu veux... Le professeur Xavier sera ravi de te rencontrer et de t'acceuillir. Qu'en penses-tu ? "

[HJ : je suis de retour pour la fin de semaine... ensuite je sais pas ... désolé encore...]

En effet, il ne devait pas avoir de honte. En fait, il n'en avait pas réellement. Son malaise provenait surtout du fait qu'il soit considéré comme se pensant supérieur... Il était loin de penser celà. Il se considérait comme un enfant (oui, même à cet âge) chanceux dans son malheur. Qu'aurait-il fait à l'appartition de ses ailes, si il avait grandi dans la rue? En plus, il n'aurait pas eu accès aux ouvrages de son pensionnat sur la physionomie animale, pour comprendre ce qui se passait à l'intérieur de lui. Il avait senti sa respiration changer, plus ou moins douloureusement, selon les périodes, mais ne s'en était jamais plaint, car il savait qu'il aurait été envoyé à l'hôpital... et c'aurait été l'enfer dès lors pour lui. Mais si il avait vécu dans la pauvreté, que serait-il devenu? Aurait-il encore un certain altruisme, ou serait-il l'un de ces violents délinquants que l'on voie à la télévision?

Il savait qu'il avai été brusque envers Ambre, mais il ne devait surtout pas attirer l'attention sur lui. Déjà que quelques clients regardaient déjà l'accoutrement de la jeune femme... Il avaient déjà trop d'attention à son goût. Beaucoup trop. Il se leva donc du même mouvement que son accompagnatrice, mais ne parvint pas à se cacher derrière elle, comme il aurait tant souhaité être capable. Aussitôt sorti, il répondit, à voix basse, en pressant le pas vers la 35e rue.

"Tu sais si il nous a vu? Ou si il nous suis? Car si c'est le cas, nous ne pouvons certainement pas y aller dans l'immédiat. Cependant je t'avoue être impatiemment de me retrouver dans cet endroit..."

[HJ : je te laisse décider du devenir du journaliste... tu fais comme tu veux!]

Les deux jeune smutants étaient sortis en vitesse du café, mais non sans essayer d'être le plus discret possible. Ambre avait noté le changement soudain de comportement de Warren et s'était doutée que quelque chose n'allais pas. Quand elle se retourna pour voir ce qui se passait, elle croiss le regard d'un homme qui devait être proche de la quarantaine et qui avait suspendu son geste en les aperçevant. La situation aurait pu être comique, mais elle ne l'était pas.

Ambre savait que l'homme ne pouvait pas la connaître, et donc il n'y avait qu'une seule solution. L'homem connaissait Warren. D'ailleur, il venait de reposer sa tasse de café et sortait déjà un appareil photo de sa sacoche. Ni une ni deux, Ambre empoigna le bras de Warren et le tira.

"Cours!"

Et les deux jeunes gens courirent dans la rue, bousculant des gens au passage qui se retournaient et les injuriaient. Un coup d'oeil derrière elle lui confirma que l'inconnu ne les suivait plus. Mais elle continua à courir, riant à présent.

"C'était qui en fait?"

lui demanda-t-elle alors qu'ils venaient de se retrouver devant l'une des entrées du parc de Salem.(On va dire... lol. ça sera plus simple ensuite pour aller à l'Institut.)

A l'inverse de Warren, Ambre ne put se retenir de pouffer de rire pas très discretement devant le ridicule de sa blage. Quoique c'était un peu vrai... Un homme avec des ailes qui nage, c'est sûr que ça devait un peu donner le vilain petit canard. Peut-être pas vilain, mais canard, pourquoi pas? ( Bond 'accord, j'avoue, le corps de Warren est diablement sexy et on bâve toutes devant... lol)

"C'est pas grave. L'important c'est de prendre du bon temps."

Le paysage se faisait de plus en plus familier à mesure qu'ils s'approchaient des grilles de l'Institut. Dire qu'Ambre avait découvert l'Institut complètement par hasard alors qu'elle était complètement perdue dans la campagne lors de son arrivée.

Comme par magie, les grilles de l'Institut s'ouvrirent quand les deux jeunes mutants arrivèrent. En fait, c'était simplement le fait que la caméra camouflée avait reconnu la jeune femme ( on va dire) et qu'elle avait autorisé l'accès. Et les deux jeunes gens se dirigèrent donc vers l'imposante bâtisse en continuant leur discussion.

"Bien entendu. Compte sur moi. Le mieux là, c'est d'aller voir le professeur Xavier. A moins qu'on croise un des tuteurs... Ca serait encore plus rapide."