Fuite aveugle

La semaine dernière, Warren était retourné chez ses parents. Ils ne lui avaient prêtés que peu d'attention, après l'avoir acceuilli chaleureusement. Comme ils ne lui avaient ensuite adressé la parole que pour des banalités, Warren les trouva bien hypocrites. Son père avait une sorte de rictus sur les lèvres, signifiant son stress. Au bout de plusieurs questions du type "Tu t'es bien amusé cette année au pensionnat?" ou encore "Qu'as-tu appris?" et même "Que penses-tu de la côte de notre société, à la bourse?" auxquels le jeune homme blond répondit poliement, honnêtement, mais surtout succintement ("oui" ; "des tas de trucs" ; "super"), son père craqua et posa la même question qu'à chaque année, ne pouvant se retenir plus longtemps :

"Quelqu'un est au courant de ton secret? Tu sais, je te protèges pour ton..."

"Non",coupa Warren, "je ne l'ai dit à personne. Tu devrais me faire confiance, non?"

Il avait posé ses couverts sur son assiette et avait penché la tête sur le côté, en fermant légèrement un oeil. Il avait toujours été insulté par le manque de confiance que son père avait en lui. Il y eut un silence, au bout duquel Warren fils retourna à son assiette. C'est le moment que choisi son père pour sermonner.

"Tu sais, si ça finissait par se savoir, la compagnie courrait de gros risques, et ..."

C'était reparti, Warren père lui refaisait intégralement son discours sur les raisons de cacher sa mutation. Du coin de l'oeil, le fils vit sa mère opiner de la tête au fur et à mesure du discours de son père. Elle conclut, en disant qu'ils faisaient cela pour son bien.

Après le repas, Warren III monta dans sa chambre. Il remit rapidement de l'ordre dans ses affaires et vida ses valises, puis il se coucha. Il n'était pas encore 20h, mais cette discussion l'avait enragé et épuisé.

Le reste de la semaine, un silence tendu régnait dans la maison, et le samedi matin, père et fils eurent une discussion dans l'entrebaîllement de la porte de ce dernier. Le père répétait les mêmes choses, inlassablement, exaspérant son fils. Celui-ci finit par se fâcher et hurla à l'endroit de son père.

"J'en ai assez! Je ne veux plus vivre, enfermé par tes peurs. Pourquoi je dois vivre ma vie à ta manière? C'est la mienne, que je sache!"

Il avait entendu sa mère tomber par terre et sangloter, quelque part dans la demeure, pas bien loin. Il claqua la porte devant son père, qui ne réagit pas tout de suite. Le fils ailé eu donc le temps de prendre le sac à dos qu'il avait préparé, avec quelques morceaux de vêtement, de l'argent, des fruits et quelques trucs de moindre utilité, mais d'importance équivalente. Il enleva son chandail et le harnais sur ses ailes et les fourra dans le sac. Il allongea en même temps ses ailes le plus possible et les plia à quelques reprises, puis ouvrit la grande fenêtre de sa chambre. De là, avec son sac sur le dos, il prit son premier envol, au beau milieu de la nuit. C'était plus facile qu'il ne l'avait imaginé. Ça lui venait naturellement. Il traversa la ville sans trop savoir où se rendre.



Au bout de la nuit, peu avant que le soleil ne se lève, il se posa à l'autre bout de la ville (ou peut-être même plus loin), dans ce qui semblait être un bois. Certain d’être à l’abris des regards, il ne prit pas la peine de remettre son harnais avant de s’endormir. Il avait donc la tête posée sur son sac et s’endormi ainsi, au milieu d’un bois inconnu, sans savoir si il risquait d’être dévoré par un animal quelconque.

Le lendemain, il se réveilla sous de chauds rayons solaires, desquels il profita quelques instants. Il n’était pas habitué de sentir le soleil réchauffé son corps entier. Il s’étira ensuite paresseusement. L’air ambiant était humide. Il regarda aussi loin que sa vue pouvait porter et aperçu une rue de biais par rapport à lui. Il était dans un parc en pleine ville. C’était bien étrange qu’aucun badaud ne l’aie trouvé. Il jeta un regard sur sa Rolex. Il était 6 heures trente-cinq. Il remit finalement son harnais en place, avant d’enfiler un polo orange, de peur qu’on ne le voie, tout en admirant les boisés environnant. Lui qui n’avait que trop peu souvent eu l’occasion de côtoyer la nature voulait maintenant en profiter. Il ne se rendit pas compte que quelqu’un l’avait épié depuis quelques secondes…

(ohlala... je suis intimidée devant un si beau post moi )

Les journées à l'Institut se succédaient tranquillement pour Ambre. Même trop tranquillement à vrai dire. Elle avait été habituée depuis son plue jeune age à toujours être active, aidant ses parents à cultiver la terre ou à s'occuper des bêtes. Les devoirs scolaires passaient au second plan du point de vue de ses parents, mais les nuits étaient longues au Texas malgré tout, et la jeune fille trouvait un petit plaisir personnel à faire ses devoir la nuit, prouvant qu'elle pouvait affronter à la fois la vie à la ferme et ses études. Mais tout cela était révolu maintenant...

Elle avait quitté la ferme de ses parents, heureuse d'avoir trouvé refuge à l'Institut qui l'avait acceuillie et aidée. Se persuader que son don était une bonne chose n'avait pas été facile pour elle. Tout comme se faire des amis. Sa timidité maladive lui avait joué de nombreux tours, pas tous très agréables. Tout comme son pouvoir de mutante qui lui interdisait tout contact avec une autre personne. Du moins, presque toutes. Piotr faisait partie des rares personnes que la jeune mutante pouvait toucher sans avoir peur de finir dans le coma, du fait de son propre pouvoir.

Mais en cette journée qui commencait, Ambre s'était levée aux aurores, et même un petit peu avant. Le dortoir était encore silencieux, confirmant à la jeune fille qu'elle n'avait réveillé personne. Abre avait toujours aimé courir, mais le parc de l'Institut lui était devenu trop familier, trop petit. Elle était ivre des grands espaces de son Texas natal, et seul le parc de Salem pouvait lui offrir une once de cette ivresse. Elle avait donc enfilé un jogging et une brassière de sport, délaissant ses gants qui la gêneraient plus qu'autre chose, et une paire de baskets de running avant de sortir comme une voleuse de l'Institut.

En courant dans la campagne, puis dans les rues de Salem, un sourire venait progressivement se dessiner sur els lèvres d'Ambre. Il n'y avait personne dans les rues, choses rares aux autres heures de la journée, et elle pouvait courir sans se préoccuper d'autres personnes.
Le parc ouvrait à 6h30 très précises, et elle salua le gardien du parc qui venait de lui ouvrir les portes du paradis ( ^^ ).

Mais alors qu'elle commencait tout juste à ne plus penser à rien, l'ivresse de l'espace vert lui montant à la tête, elle ralentis et s'arrêta devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux.

"Un ange..." Murmura-t-elle dans un souffle.

Il avait de si grandes ailes blanches, si éclatantes qu'elles semblaient irréelles.Elle le regarda endosser un harnais qui les empêchait de se mouvoir ainsi qu'un polo qui camouflait le tout. Ne sachant pas trop faire, elle décida malgré tout de s'approcher de lui. Il ne sembla pas l'avoir vue ni entendue.

"Bonjour..."

Un frisson parcouru Warren, alors qu'il s'avançait dans l'allée du parc. Apparemment, la clôture qu'il voyait tout autour du parc signifiait qu'il était fermé pour la nuit, ce qui expliquait l'absence de clochards... Il entendit alors quelqu'un qui disait bonjour, avant même qu'il n'ait pu faire deux pas. Se doutant que le salut s'adressait à lui (en raison, notamment, du peu d'âmes actuellement sur les lieux), il se retourna. Une jeune femme se trouvait face à lui. Elle devait avoir une ou deux années de moins que lui, ainsi que quelques centimètres, voir un décimètre. Elle avait de jolies courbes et des cheveux étonnament blonds pour son âge, tout comme le jeune homme. Elle étincelait à l'aurore comme une étoile du matin, une vénus ayant posé pied à terre. Les oiseaux gazouillaient toujours, l'humidité de la rosée s'envolait tout autour d'eux, faisant renaître les parfums de la terre. Quelques fleurs sauvages, des primevères et des violettes, à l'ombre des arbres majestueux du parc, étaient encore toutes humides de rosée. Il s'avança tranquillement vers la jeune fille, en entendant le gravier grincer sous ses pas.

Depuis combien de temps était-elle là? Qu'avait-elle vu au juste? L'avait-elle espionné avant de lui parler ou bien venait-elle d'arriver? Il aurait dû moins se concentrer sur sa vision et rester l'ouïe aussi aux aguets... Voilà donc les pensées qui traversaient son esprit comme des flèches empoisonnées de suspicion et d'inquiétude, dans sa tête et son coeur. Sa mère lui avait toujours dit de se méfier de sa naïveté et voilà que ça se retournait contre lui.

Il arriva finalement à la hauteur de la demoiselle. Elle ne s'était pas trop arrangée... ses souliers étaient usés. Il était ambivalent entre la répugnance envers les gens de classe sociale moindre que son père avait inculqué inconsciemment en lui et l'attrait d'une nouveauté, d'une différence que son père aurait justement réprimée. Il tendit donc la main, décidant d'opter pour une attitude neutre et sobre.

"Bon matin..."

Sa voix, pleine de sous-entendus, trahissait légèrement son anxiété, mais elle insistait surtout sur des questions non-dites... des questions de présentation : qui était-elle, que faisait-elle ici, aussi tôt?

Quand Ambre avait vu cet "ange", elle était restée bloquée dans ses pensées quelques instants, tellement elle était fascinée par le don que lui avait fait sa mutation.
Mais une fois la surprise passée, elle réalisa que seule l'entrée d'où elle venait était ouverte. Le gardien lui avait ouvert quelques instant auparavant seulement. Elle en déduisit que le jeune homme avait passé la nuit dans le parc. Une plume accrochée sur le banc confirmait les doutes de la jeune blonde.

Elle l'avait surpris. Il ne s'attendait vraiment pas à ce qu'il y ait quelqu'un tout près, ni que cette personne l'apostrophe. Mais ce n'était pas avec Ambre qu'il allait courir un danger quelconque. Surtout avec le pouvoir que sa mutation avait entrainé. Elle était tout bonnement incapable de faire du mal à quelqu'un, du moins tant qu'elle ne le maîtrisera pas.

Il le suivit du regard alors qu'il s'approchait d'elle. Il était plus agée qu'elle, c'était certain. Mais pas de beaucoup. Au grand maximum de cinq années, mais Ambre trouvait que le jeune homme gardait certains traits de l'enfance, influencée par ses attraits angéliques et la blondeur de ses cheveux. Blondeur qu'elle n'avait pas à envie le moins du monde (^^).

Elle considéra la main de l'ange, hésitante. Ne pas la serrer serait vraiment impoli. Surtout que le jeune mutant semblait méfiant. Une attitude hostile n'améliorerait pas les choses. Mais concéder cette poignée de main, c'était à coup sûr un mauvais moment à passer pour elle, et pour lui, une sensation de chaleur, de renaissance, plus qu'agréable. Piotr lui avait souvent décris ce qu'il ressentait quand son pouvoir se déclenchait sur lui.
Elle prit sur elle, glissant sa main dans celle du jeune homme. Immédiatement, les picotement familiers firent leur apparition, cédant la place à une douleur semblable à des milliers de piqûres d'aiguilles, contraignant Ambre à se mordre la lèvre inférieure pour réprimer un gémissement.
Elle retira rapidement sa main, n'était pas une adepte des pratiques visant à souffrir.

La douleur ayant disparu aussi vite qu'elle était apparue, elle esquissa un sourire discret, mais déjà un sourire. Il ne fallait pas non plus demander la lune à la jeune fille dont les joues prenaient déjà une teinte rosée.

"Elles sont magnifiques... Vous ne devriez pas les cacher."

Lui dit-elle d'un petite voix en parlant de ses ailes. Elle était intimidée malgré tout par ce chérubin grandeur géante qui la dépassait d'une bonne dizaine de centimètres

(hj:J'arrive plus à envoyer de mp... bizzarre. Et a croire qu'on va parler par courtes tirades ^^

mp-> Moi je suis pas sur bcp de fofo. Seulement 4. Pas le temps d'aller sur plus.
On sait jamais... faut pas dire ça ^^ Ils vont tetre finir ensemble malgré tout et se marier, vivre heureux juska la fin des temps et avoir plein de babies ^^' lol )

[hj : jai lu ton mp, jai une réponse sur word, je vais attendre que ca se rétablisse avant de te répondre... et là en plus mes heures ont pas d'allure, mon dernier message daterait de 8:20 et le tiens de 7:00 (ici il est 7:30...)
au fait, les tirades te posent problèmes? je peux arranger, sinon...]

La main tendue de Warren attendait une réaction. Alors qu'il allait la retirer avec une petite moue triste, il se rendit compte que la demoiselle hésitait, puis elle lui prit la main. Son hésitation n'annonçait rien qui vaille... elle rendit le jeune homme encore plus inquiet qu'il ne l'était déjà. Mais la main était chaude et diffusait en lui une agréable impression de chaleur qui réveilla complètement Worthington. Il vit la jeune femme se mordre les lèvres. Se mordre les lèvres. Les étirer en un sourire. Un sourire gêné. Séparer ses jolies lèvres. Pour parler. Le coeur du jeune homme battait la chamade. Il souhaitait pouvoir disparaître. Il attendait impatiemment des mots qu'il bénirait ou honirait, selon leur sens...

Il les honit. La fille ne semblait pas méchante, mais quand même... Si son père savait! Il serait honteux que son fils se soit montré ainsi, mais aussi bien fier de lui prouver que le secret familial n'aura survécu qu'une douzaine d'heures sans la vigilance paternelle.

Warren blêmit. Ce n'était pas le moment que l'on sache la vérité sur lui. Pas encore. Le monde n'était pas prêt. Comment réagir? Supplier de conserver le secret? Pitoyable et indigne de sa position, mais humain. Menacer et intimider? Tout aussi pitoyable et indigne, mais certainement plus efficace. Ou pas. Snober? Pitoyable, mais digne de sa position... Il tenta un mélange de tout celà, d'une voix où pointait à la fois la supplication et la menace, sous un ton qui se voulait haut-perché mais était en fait un peu fragile...

"Si vous répétez celà... vous... vous ne savez pas ce qui arrivera!"

Ses bras étaient plaqués contre son corps, des deux côtés, les poings crispés.

*Moi non plus, d'ailleurs...*

Il devrait encore payer de son insouciance et sa maladresse. La meilleure solution serait de retourner en sécurité, dans le nid familial... Il était apparement encore trop jeune pour voler de ses propres ailes...
Mais il ne pouvait s'y résigner. Il avait décider de ne plus se plier aux volontés de son père, il n'était quand même pas pour lui annoncer qu'il avait besoin de lui...

(ouuups! J'suis en retard ^^ (mais j'ai une bonne excuse... juré! lol. je suis crevéééeuuuh! Ze veux faire dodooo ) )

Vois blêmir le jeune ange inquieta Ambre. Avait-il mal réagit au fait qu'elle ait vu ses ailes? Elle savait qu'un pouvoir pouvait être dur à porter, le sien en était un bon exemple à ses yeux, mais avoir des ailes d'ange était selon Ambre une bénédiction, le plus merveilleux des dons qu'elle avait eut la chance de connaître. Il pouvait voler, tel un oiseau, s'évader dans un monde qui n'était pas le sien.

Mais l'attitude du mutant changea presque du tout au tout. Au lieu de sembler quelques peu inquiets comme quelques instants auparavant, il avait reprit un faciès sûr de lui, plein de confiance, mais où percait malgré tout une petite pointe d'inquiétude presque invisible aux yeux de la jeune fille. Ses paroles firents l'effet d'une douche glacée sur Ambre. Elle perdit son sourire rapidement, trop intimidée par ce jeune homme qui semblait encore acceuillant auparavant.

Le rouge lui monta pour de bon aux joues et son visage se pencha imperceptiblement vers le bas alors que son regard fuyait celui de l'ange. Parler lui avait toujours été difficile. Qui plus est avec des inconnus. Mais elle pensait avoir dépassé ce bloquage qui l'empêchait de parler aux inconnus, ou de tenir une conversation avec eux.

*Voilà où cela te mène de surmonter ta timidité Ambre, tu te fais menacer... Génial. *

"Je crois que je ne préfère pas le savoir..." dit-elle dans un souffle.


(pffff... j'ai pas trop d'inspi sur ce coup -__-' )

La jeune fille face à Warren perdit son sourire et sembla pencher la tête vers le bas, mais peut-être n'était-ce que son regard qui était différent. Elle rougit. Probablement que les paroles du jeune homme avaient eu plus d'impact qu'il ne le croyait. Au moins, s'il l'avait intimidée, bien que ça ne lui fasse pas particulièrement plaisir de le faire, il était certain d'avoir son silence. C'était tout ce qui comptait, il ne voulait pas que personne d'autre ne soit au courant qu'il était un mutant. Au moins, une jeune fille de 16 ans ne risquait pas de le reconnaître, car il y avait réellement peu de risques qu'elle lise les revues commerciales dans lesquelles quelques photos de lui ont déjà parues.

Alors qu'il était certain de s'être approprié son silence, vainqueur, un doute parvint à son esprit. Si, au contraire, elle décidait d'aller le dénoncer, en raison de ses menaces. Si elle n'aurait pas pensé en parler auparavant, mais qu'il venait de lui donner cette idée? Peut-être était-elle une de ces trop rares pro-mutants... Auquel cas, l'attitude de Warren risquait de la faire changer d'avis sur ce débat! Peut-être avait-elle voulu l'aider? Après tout, elle avait semblé sympathique et gentille. Si elle avait réellement voulu lui nuire, elle serait parti en courant dire qu'il était mutant, sans le prévenir qu'elle était au courant! Il se retint de soupirer.

"Ne le répétez simplement pas! Vous... ne pouvez pas comprendre... tout ce que ça implique."

Ses paroles étaient froides, basses et lentes, pour être certains qu'elle les comprenne. Son ton ne perçait pas la supplication qu'il ressentait, ni la menace de sa réplique précédente. Son ton était dépourvu de tout sentiment, complètement neutre. Il avait toujours les bras rigides, le long de son corps. Ses poings étaient blancs d'être autant serrés. Mais sa rage était désormais entièrement tourné contre lui-même. Il se faisait penser à un innocent gamin, au pied du mur, qui faisait une confiance aveugle à une parfaite inconnue. Comme si, après ce qu'il venait de dire, elle ne serait pas tentée de le "vendre". Intérieurement, Warren s'applaudit ironiquement, faisant tressaillir un muscle de son sourcil.
Après toutes ces mesures et ce temps passer pour bien cacher ses ailes, voilà qu'il se faisait surprendre et perdait toutes ses chances de s'en sortir. Pourquoi, dans ce maudit pensionnat où on lui avait enseigné le latin et les sciences, on ne lui avait pas appris à réagir à une telle situation? Warren souhaiter crier à l'aide. Il se sentait plus seul que jamais. Il ne souhaité qu'une personne pour l'aider. C'est tout.

Plus loin, le gardien traversa le parc pour aller ouvrir une autre grille. Il ne le regarda pas, mais il l'entendait, le crissement de ses pas sur la pelouse parsemée de noix et de cocottes.

Il attendait une réaction. Il était pris au piège, il était fait comme un rat. Au pire, il pouvait toujours s'enfuir par la voie des airs, mais il savait qu'il ne risquait alors qu'une chose : être vu par une plus grande quantité de personnes.

L'ange ne voulait simplement pas que son secret soit révélé. A croire que tous les mutants devaient vraiment se cacher, fuir, être bannis de la société. Surtout que les Etats-Unis étaient ce que l'on peut appeler une nation conservatrice, donc en oposition avec le changement. Les mutants étaient le plus grand des changements auxquels le monde avait déjà fait face, et certainement le plus épineux.
Mais il existait des petites oasis pour les mutants. L'Institut du professeur Xavier en était le meilleur exemple. Combien de mutants y avaient trouvé refuge? Tellement... Mais il y en avait encore tellement qui avaient besoin d'aide. Ambre avait eu de la chance dans son malheur. L'Institut l'avait acceuillie à bras ouvert, elle que ses parents avaient traitée de monstre et chassée sans remords. Elle comprenait un peu mieux la crainte de l'ange. Mais elle n'allait pas crier à qui voulait l'entendre qu'il était un mutant.

"Je crois que je comprend mieux que vous ne le pensez."Lui dit-elle en relevant le regard.

Regard qui ne tarda pas à se poser sur le vieux gardien qui se dirigeait vers l'une des nombreuses autres entrées afin de l'ouvrir et de donner libre accès au parc. C'était un homme sympathique, mais difficile à cerner. Les seules fois où elle avait échangé quelques mots avec lui, ce ne fut pas une partie de plaisir. Il marmonnait dans sa barbe des mots sans queue ni tête, ce qui ne présageait rien de bon. Il semblait hostile à la jeunesse (Les "Rhalala ces saletés de gamins! De mon temps... bla bla bla bla bla" en témoignent!) et au changement.

"Venez. Il vaut mieux ne pas rester ici. Il y a une tonnelle un peu plus loin."

Elle se tourna et avanca de quelques mètres sur le chemin de béton qui serpentait dans tout le parc sans se soucier si l'ange la suivait. S'il la suivait, tant mieux, s'il ne la suivait pas, tant pis pour lui. Elle bifurqua soudainement sur la droite, passant sous les branches d'un énorme pin pour déboucher sur une sorte de clairière au milieu des congénères du pin. Il y avait là la fameuse tonnelle dont elle avait parlé quelques instants auparavant à l'ange.

Contre toute attente, la jeune femme lui dit qu'elle pouvait le comprendre. Une fois de plus, le jeune homme se sentit pris au dépourvu. La situation lui paraissait invraisemblable, sauf si elle était aussi mutante. C'était possible, après tout, car il avait entendu parler de gens dont le pouvoir ne connaissait pas de manifestation physique -les chanceux-. Parallèlement, la population mutante ne devait représenter, au maximum, qu'un dizième de pourcent de la population, et encore Warren se trouvait généreux. Dans ce cas, quelles étaient ces chances que sa première rencontre soit avec une mutante? C'était mathématiquement impossible. Il conclut donc qu'il avait face à lui une pro-mutante particulièrement altruiste et compassionnée, pour lui avoir pardonné son attitude étrange. S'il y avait un ange dans le parc, c'était plutôt elle, de par son caractère et son esprit, du moins.

L'adolescente regarda à son tour le gardien, puis proposa à Warren de le suivre dans un lieu plus discret. Elle tourna aussitôt les talons et partit, sans même vérifier qu'il la suivait. Surpris, Warren resta sur place un instant, puis il décida de la suivre. Elle s'enfonça entre des pins jusqu'à une petite clairière ou flottait une merveilleuse odeur de pin, que le garçon respira à pleins poumons, tout en s'efforçant d'avoir une respiration qui semblait normale. Ses sens étaient aux aguets, au cas où elle lui tendait un piège. Mais il n'entendait que les pas du vieux gardien, ainsi que ceux d'une dame qui poussait une poussette ou quelquechose de ce genre. Le babillement d'un bébé confirma la poussette. Ses yeux, pour le peu qu'ils pouvaient traverser les épaisseurs des pins, ne voyaient rien d'alarmant. Il resta les sens alertes, tout en demandant :

"J'aimerais connaître votre nom, je vous prie. Et d'où vous venez."

La jeune fille avait en effet un accent qui n'était pas de la région, ni même de toute la côte est. Soit elle venait de la côte ouest, des prairies ou de montagnes. Peut-être des grands lacs, mais ça aurait étonné le jeune homme.

La tonnelle. Elle avait découvert cet endroit totalement par hasard, intriguée par des bruits incongrus qui s'étaient révélés être ceux d'un banal chien qui avait échappé à la surveillance de son maître. Chien qu'elle bénissait pour lui avoir permis de découvrir ce petit refuge. La tonnelle était recouvrte de lierre et des rosiers grimpants ornaient l'extérieur de la rembarde. Mais l'endroit semblait abandonné depuis des lustres. Les herbes folles tout autour confirmait cette idée.

Ambre rejoignit les marches de la tonnelle avec l'intention de s'y asseoir, humant l'odeur vivifiante des pins et l'odeur sucrée et douce des quelques roses qui avait éclos. Elle épousseta les quelques feuilles qui mourraient sur la marche qui allait recevoir son précieux popotin ( ^^ ) et s'assit enfin, découvrant avec une pointe de joie que l'ange l'avait finalement suivie.

"Je m'appelle Ambre. Ambre Ryan. Et je viens du Texas, sauf que, pour le moment, je vit à "L'Institut Xavier pour enfants surdoués". Et vous?"

(C'est vraiment court... -__-'' )

[HJ : c'est vrai qu'on fait de plus en plus court... je vais essayer d'inverser la tendance...]

Au milieu de la clairière de pin, une petite tonnelle, comme lui avait promis la jeune fille. Un ancien lieu de repos, dont la nature avait repris le dessus. Des lierres s'engouffraient un peu partout, dans toutes les ouvertures du métal noirci par les années, à l'exception de celle par laquelle ils étaient entrés. Des rosiers à l'aspect sauvages, mais ô combien plus agréables aux yeux de Warren, qui était habitué aux rosiers taillées en sphères parfaites. Il lui semblait que l'arôme des fleurs était plus prenant, dans cette liberté florale. On l'aurait cru abandonné et oublié depuis des siècles, si ce n'était de l'absence de poussière sur le banc, des quelques traces de pas sur le sol, parmi lesquels un unique mégot semble essayer de se cacher, vestige du passage de jeunes délinquants, une des dernières nuits. Quelques feuilles, vertes, jaunes ou rougeâtres jonchaient le sol. La jeune fille en enleva quelques unes afin de s'asseoir sur les marches, alors que le jeune homme se dirigeait déjà vers le banc, sur lequel il s’assit, sans prendre la peine d’enlever l’infime couche de poussière et de terre, déjà balayée par quelques postérieurs. Il fit la grimace en s’asseyant, derrière la jeune demoiselle qui ne put le voir. Il ressentait cependant un mélange de joie et d’excitation à l’idée de pouvoir s’asseoir sur ce vieux banc sale, sans avoir à se soucier des réprimandes d’une quelconque autorité. Cette seule pensée lui remonta le moral, tout en affinant sa curiosité.

La jeune fille se présenta. Beaucoup moins succinctement qu’il ne s’y attendait. Elle lui faisait donc confiance… Ambre, dans sa mystérieuse opacité, lui cachait quelques mystères qui expliqueraient son attitude envers lui… Devant à son tour se présenter, il hésita un instant, en sifflotant tout bas, pour se laisser le temps de penser. Donner son nom complet lui répugnait. Il ne voulait pas risquer de voir les yeux d’Ambre s’écarquiller si elle reconnaîtrait son imminente famille. Ni le dénoncer à la police, bien que cette hypothèse semblait très peu probable, étant donné les précédentes réactions de la fille.

Elle allait dans une école pour surdouée. Probablement un autre de ces pensionnats qui recueillent "l’élite de la jeunesse". Il devait y en avoir des centaines sur la côte est. Celui de Warren recueillait l’élite monétaire… certains sont plutôt sportifs, d’autres sont réservés aux lignées de familles reconnues depuis déjà quelques générations et finalement, les plus rares, portent sur le point de vue académique. Il semblait que l’institut Xavier fasse partie de cette dernière classe. Ceci expliquait l’ouverture d’esprit de la dame. Les gens les plus brillants n’avaient-ils pas une opinion propre à eux-mêmes, qu’ils façonnent à l’écart de la société? Ne sont-ils pas généralement plus ouverts d’esprit? Un sourire de soulagement effleura les lèvres de Warren, à la fin de son sifflet, alors qu’il répondait comme il en avait décidé. Au contraire de Ambre, il fut très succinct :

"Mes amis m’appellent War, je suis originaire de New York et vient de terminer mes études dans un pensionnat, probablement fort semblable au tien! Il y en a tant sur la côte est…"

Mike et Julian, les amis de Warren au pensionnat, lui avait donné ce surnom comme diminutif de son nom complet, mais aussi parce qu’il était opposé à la personnalité pacifique et médiatrice du jeune homme. Leur souvenir l’attrista, car ils ne lui avaient jamais rien caché, alors qu’il avait toujours sentit qu’il leur cachait son identité réelle. En même temps, Mike n’aimait pas les mutants et Warren le calmait parfois à ce sujet. Julian se moquait encore, disant que War jouait une fois encore les médiateurs.

(hj: Très jolie inversion si tu veux mon avis )

L'ange avait dédaigné les marches de la tonnelle, préférant offrir son popotin (sûrement très joli d'ailleurs ) à la caresse du banc vétuste et poussiéreux, pour ne pas dire miteux. Dommage pour lui, et bien agréable pour elle, les marches avaient bénéficié des premiers rayons du soleil, se réchauffant de quelques degrés bien agréable à ressentir. Les marcheurs se faisaient déjà un peu plus nombreux dans le parc, et nombre d'entre eux passaient près de cette petite oasis de tranquillité sans la remarquer.

*War? Drôle de surnom...*

"Ton pensionnat n'avait certainement rien à voir avec l'Institut Xavier War."

Sans vraiment s'en rendre compte, on pouvait dénotter que les deux jeunes gens avaient abandonné le vouvoyement, passant à un mode d'expression plus familier: le tutoyement.
Mais comme venait de le dire Ambre, le pensionnat où War avait suivit ses études n'avait rien à voir avec l'Institut Xavier. L'Institut Xavier était en fai tune institution qui venait en aide aux jeunes mutants, les aidant à accepter et à contrôler leurs pouvoirs. Le pensionnat de War ne devait qu'être un des ces pensionnats pour fils à papa et compagnie... Autant dire que c'était un univers bien opposé à tout ce qu'avait connu la jeune mutante.

"Et ceux qui ne sont pas tes amis, ils t'appelle comment? "

Les rares rayons de soleil qui filtraient entre les branchailles et les pins éclairaient superbement la voûte. Avec cet angle solaire, on aurait dit un endroit magique, qui éclairait de lui-même. Probablement que les fin de semaine, quelques couples d'amoureux venaient, aux petites heures, profiter de cet endroit romantique. Drôle de paradoxe pour Warren... Ce qui le soir était occupé apr des vandales, le matin accueillait des amoureux et le jour était oublié. Le fils Worthington entendait à présent clairement les discutions de nombreux passants, le souffle saccadé de quelques joggeurs matinaux et le rire de quelques enfants. Il savait qu'ils ne pouvaient pas l'entendre aussi clairement qu'il les entendait, mais il ne savait pas, non plus, si ils les entendaient, lui et Ambre, ou non. Peut-être que leurs voix se mêlaient au murmure du vent dans les pins, les rendant inaudibles?

Bien qu'il ne fut jamais spécialement attaché au pensionnat où il avait passé les longues dernières années de sa vie, il fut légèrement piqué dans son orgueil lorsque Ambre lui dit que leur pensionnat n'avaient rien à voir. Il décida de répliquer à l'offense d'un ton moqueur, pour ne pas passer pour un antisocial.

"Pardonnez-moi, mademoiselle, si je ne suis pas de votre niveau... Comment savais-tu que mon pensionnat est réservé aux garçons et est très vieu-jeu?"

La chanceuse, elle allait dans un de ces pensionnats modernes, probablement même assez récent, qui était réservé aux jeunes dont le QI était supérieur à celui de la moyenne, parmi les génies... Ses parents devaient être de fort riches propriétaires texan qui avaient l'avenir et l'éducation de leur fille à coeur.
*D'ailleurs, elle finira probablement ses études en gestion, pour reprendre l'entreprise familiale, comme je suis supposé...*
Mais alors, comment expliqué ses vêtements? Non pas qu'ils soient particulièrement démodés, mais plutôt usés... Probablement qu'au Texas, l'apparence est moins importante... Tant pis pour elle!
Elle lui demanda alors son réel nom. Zut! Son esquive n'avait pas fonctionnée. Que devait-il répondre? Certainement pas : "Mon père m'appelle fils, ma mère m'appelle Warrou, tous les employés de mon père m'appellent Monsieur, à l'exception de ma nounou, Chiara, qui est la seule à accepter, comme je leur ai tous demandé, de m'appeller Warren. Mes professeurs m'appelaient Monsieur Worthington, certains élèves m'appelaient de noms étranges à partir de mon prénom, mais la majorité ne parlait de moi qu'en disant Warren." Décidément, c'était long et à éviter. Une fois de plus, il opta pour la concision, sans perdre de clarté :

"War est le diminutif de Warren. Mon nom de famille n'a pas d'importance..."

Il le pensait réellement. Son nom de famille pourrait certes lui ouvrir des portes, mais il avait le goût d'être comme n'importe quel jeune homme de 19 ans. Il voulait simplement être normal, et il savait que tout ce qui peut avoir un lien avec sa famille et ses origines l'en empêcherait.

Ambre s'était retournée sur les marches pour pouvoir voir War. Parler à quelqu'un en lui tournant le dos n'était pas vraiment dans ses habitudes, même si elle était d'ordinaire bien plus timide qu'aujourd'hui. Mais quand War commenca à lui répondre d'un ton moqueur, elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire d'amusement, vite suivit par un petit rire réprimé. Il avait pensé qu'elle se vantait, alors que tout ce qu'elle essayait de lui faire comprendre c'était que l'Institut était un lieu réservé aux mutants, et non pas aux enfants surdoués comme l'indiquait son nom. Mais il est vrai qu'elle avait deviné sans peine que son pensionnat était l'une de ces riches institutions. La Rolex qui brillait au poignet de l'ange en était la meilleur epreuve. Qui, aux USA, pouvait se payer le luxe de porter une vraie Rolex, fleuron de l'horlogerie Suisse, si ce n'est les fils de riches ?(HOP SCHWEIZ!!!)

"Excuse-moi, je n'aurais pas dû rire comme ça... C'est juste que, comment dire? L'institut est un refuge pour le gens comme toi et moi... Pas un pensionnat comme celui où tu as fais tes études. Et porter une Rolex est toujours très significateur..."

Termina-t-elle en pointant la montre de l'index.

Une petite brise s'était gentiment levée, arrachant quelques frissons à la jeune mutante. Il faut dire que, tant que l'on court, on ne ressent pas la fraîcheur. Mais dès que l'on s'arrête, il vaut mieux avoir un pull. Et ce n'était pas la brassière de sport d'Ambre qui allait lui tenir chaud!
Elle détacha ses cheveux, jusqu'alors retenus par un ruban bleu, offrant à ses épaules une maigres protection, tandis que ses bras trouvaient refuge l'un contre l'autre, gardant le peu de chaleur qu'ils avaient emmagasiné.

"Et bien ravie de faire ta connaissance Warren le mystérieux." lui déclarat-elle en souriant chaleureusement.

À présent face à face, les deux jeunes gens continuaient de discuter, sur un ton de plus en plus amical. Il fut heureux de voir le sourire de la jeune fille. Au moins, elle avait compris qu'il blaguait...
Que voulait-elle dire par "les gens comme toi et moi"? Faisait-elle allusion à leur future études en gestion? Dans ce cas, Warren aurait dû en entendre parler... Peut-être venait-elle de lui dire qu'elle était mutante, option à laquelle il avait déjà songer et qui semblait de plus en plus vrisemblable. OU peut-être était-ce un piège? Certainement pas... elle semblait si innocente (et lui était si naïf). Et sa montre l'avait trahi. Flûte! Il avait pris la précaution d'enfiler des vêtements non griffés, mais avait stupidement oublié la Rolex...

La brise qui venait de se lever sifflait plus fortement au travers des épines du pin, brouillant les voix qu'il entendait de l'autre côté de la muraille végétale. Il cessa donc de se concentrer sur ce sens, de toute façon, il était un peu fatigué d'entendre Ambre lui crier dans les oreilles, sans qu'elle ne le veuille. Il ne répondit pas immédiatement, ne sachant pas trop quoi dire... Ambre semblait avoir un peu plus froid. Quelle idée de se promener à l'extérieur aussi légèrement vêtu, à ce temps de l'année... Lui était bien. Après tout, ses ailes avaient l'avantage d'agir comme doublure et coupe-vent...

"Warren le mystérieux". Surnom qui détruisit son moral. Lui qui voulait passer pour quelqu'un de banal, qu'on ne remarque pas, etc. était maintenant affublé du surnom de mystérieux. Comme pour oublier ce fait dépitant, il soupira, puis reprit en murmurant, au cas où quelqu'un n'était pas bien loin :

"Quand tu dis les gens comme nous, qu'est-ce que tu veux dire?"

Ambre observait attentivement Warren. Ses émotions transparaissaient énormément dans son attitude. Tellement qu'elle avait presque l'impression de rencontrer un double. Ses amis avaient l'habitude de la taquiner à ce sujet, elle qui était si prévisible. Elle n'avait jamais vraiment besoin de parler pour exprimer ce qu'elle ressentait, son avis, tellement ses réactions parlaient pour elle. Tout cela n'avait pas vraiment contribué à la perte de sa timidité à vrai dire. Cela l'avait plutôt renforcée même!

Elle s'appuya contre la premier pilier de la tonnelle, tendant l'oreille pour entendre ce que Warren lui demandait. Que voulait-elle dire par "les gens comme nous" ? Décidémment, l'ange n'était pas des plus perspicaces... ou alors il était vraiment très naïf, voire même ignorant? Non, pas à ce point.

"Warren, pourquoi est-ce que j'ai hésité avant de te toucher à ton avis? Pourquoi est-ce tu as ressenti une agréable chaleur dans ta main alors que moi j'en était au point de me mordre les lèvres pour ne pas trahir ma douleur? Je suis une mutante... tout comme toi. Sauf si tu es vraiment un ange..."

Ambre semblait découragée lorsqu'elle lui reparla. Au moins, il était maintenant certain qu'elle était aussi une mutante. Il n'aurait pas à se poser de qustions plus longtemps. Par contre, le ton de la jeune femme créa un frois, pour Warren, du moins. Il détestait se faire prendre pour un idiot, et ça lui arrivait fréquemment, étant donné sa cérdulité. Elle l'avait insulté par sa manière de lui répondre, sous-entendant l'évidencede ses propos alors qu'il les avaient trouvés obscurs. Fâché à cette idée, il commença à tourner sa montre autour de son poignet, pour se calmer. Finalement, il lui répondit d'un ton ironique :

"C'est vrai, c'était évident. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi je ne t'ai pas directement demandé si tu étais aussi une mutante... Ça assurerait la discussion en tout les cas!"

Il n'avait pas trop comprit son pouvoir. Il avait bien écouté et avait fait le lien avec la tiédeur soudaine dans sa main, qui le réveilla totalement. Mais il s'en fichait. Pour l'instant, il était insulté. Se connaissant, Warren savait que ça ne durerait pas longtemps. D'ailleurs, d'autres tracas prirent place dans son esprit et il oublia, pour ainsi dire, l'incident.

"Et cet... Institut, tu croies qu'ils m'accepteraient? Même sans que mes parents signent? Parce que je ne suis pas encore majeur... "

Il avait dit tout cela d'un ton las, pour ne pas trahir ses espoirs. Il avait aussi détourné la tête, regardant quelques oiseaux qui se disputaient une mangeoire, sans vraiment les voir. Ses yeux brillaient, à la fois de joie et d'espoir, mais d'où elle était, Ambre ne pouvait le voir. Il se posait bien des questions sur cet endroit. De quoi avait-il l'air, où était-ce, combien d'élèves comptaient-ils, etc?

Les paroles d'Ambre semlaient avoir heurté Warren, ou était-ce la manière dont elle les avait prononcées? Quoi que ce fut, ce n'était certainement pas l'intention de la jeune femme. Ses sourcils légèrement froncés, signe qu'elle était chagrinée d'avoir mal agit, elle chercha à se rattraper, son regard fuyant dans toutes les directions, comme pour trouver un échappatoire. Echappatoire qui ne vint pas puisque Warren lui répondit presque en l'agressant.

Elle baissa le regard, honteuse de lui avoir parlé de la façon dont elle l'avait fait.

"Désolée..." murmura-t-elle dans un souffle, honteuse.

Le silence s'installa entre les deux jeunes mutants, laissant libre cours à la mélodie du vent jouant dans les épines des pins. Un mésange vint même troubler cette mélodie de son chant, appelant probablement l'un de ses congénère, ou tout simplement célébrant cette journée qui s'annoncait radieuse.

Les chaussures de course d'Ambre venaient justement de trouver un intérêt monstre aux yeux de leur propriétaire. Le visage tourné vers ses pieds et le vent balayant ses longues mèches blondes devant ses yeux empêcherent la jeune femme d'entendre les prémices des paroles de Warren.

Ambre tourna la tête vers lui quand elle entendit sa voix, dégageant les quelques mèches qui barraient son visage et l'empêchaient de voir l'ange. L'Institut acceptait tout le monde. Et une signature d'un parent ou d'un tuteur n'était pas indispensable. D'ailleurs, Ambre n'avait jamais eu à reparler à ses parents qui l'avaient chassée, ni même à s'occuper des frais de son éducation. L'Institut prenait tout en charge, à son grand soulagement.

"Le professeur Xavier, c'est lui qui dirige l'Institut, t'acceuillera à bras ouvert si tu veux mon avis. Et même sans signature de tes parents."

Elle quitta les marches de la tonnelle d'un mouvement souple, ses pas laissant leur empreinte dans la fine couche de poussière recouvrant le sol de la tonnelle, et alla s'asseoir à côté de Warren, prenant garde malgré tout à ne pas entrer en contact direct avec le jeune homme, sous risque de finir dans le coma. Elle réfléchit quelques instants, voulant gagner la confiance de Warren, ce qui semblait être une tâche ardue.

"Je... J'ai été chassée de chez moi quand mes parents ont découvert que j'étais une mutante. C'est pour ça que je vis à l'Institut maintenant. Le professeur Xavier m'a receuillie sans me poser de questions et sans avertir mes parents. Il t'acceuillera comme il m'a acceuillie et comme il a acceuilli d'autres mutants."

Warren avait de nouveau mis Ambre mal à l'aise. Qu'avait-il, ce matin, pour être aussi abrupt? Probablement que sa mauvaise nuit de sommeil et sa fugue y étaient légèrement pour quelquechose...

Sa discussion avec la jeune fille lui rappelait étrangement les matchs d'improvisations de Mike, auxquels il assistait, avec Julian. Il s'imaginait très bien la voix monocorde de l'annonceur du collège, qui donnait les instructions : "Improvisation mixte de style dominant-dominé, d'une durée indéterminée, ayant pour titre "La rencontre de deux mutants". Cette image mentale lui tira un sourire. Bien que Warren n'ait jamais été un grand fan d'impro, il assistait à tous les matchs de Mike et était ainsi devenu assez connaisseur. En échange, ses amis l'encourageaient lors de ses compétitions d'athlétisme et ils assistaient au concours de "génie en herbe" et autre de Julian.

Le jeune homme fut heureux d'apprendre que l'institut accueillait les mutants à bras ouverts. Mais en même temps, il devait resté sous le couvert de l'anonymat, pour les anti-mutants! Et c'était bien réussi, car même lui, dont le père connaît tous les gens d'influence, n'avait jamais entendu parler de cet institut, alors imaginezz un anti-mutant... Voyant sa guide se lever, il se leva à son tour, s'essuyant le pantalon de la main, puis se rassit dans un geste qui était totalement inutile. Elle lui parla alors de sa famille qui l'avait chassée. Il se sentait complètement désolé et s'en voulait encore plus d'avoir été rude envers elle.

"Je ne sais pas quoi dire, pour ta famille... Pour moi, c'est un peu le contraire, j'ai fugué hier soir, si on peut dire fuguer...
Mais je suis content de savoir que je pourrai connaître un hâvre pour me loger!"

Il lui sourit alors, les yeux mi-clos parce qu'il était ébloui par un rayon de soleil qui était mystérieusement parvenu à franchir la haie.

"C'est moi qui suis désolé. J'ai parfois un très mauvais caractère... On va dire que c'est dû à la fatigue!"

"Au fait, il y a d'autres choses que je dois savoir?"

A l'évocation de son désolement pour sa famille, Ambre haussa simplement les épaules. Elle était consciente du fait qu'elle ne reverrait probablement plus jamais ses parents, mais elle avait une nouvelle famille maintenant. L'Institut était devenu sa nouvelle famille. Une famille bien étrange sous bien des aspects, mais une famille chaleureuse et soudée, mais parsemée de quelques animosités bien sûr. Les élèves étaient des êtres humains avant tout, ne l'oublions pas.

"Il n'y a rien à dire sur ma famille, t'inquiète pas pour ça... Mais tes parents risquent de te rechercher à mon avis vu que tu as fugué."

Elle le regarda lui sourire, illuminé par un des rares rayons de soleil qui avait passé au travers de l'épais "feuillage" des pins. Décidemment, il avait plus que jamais l'air d'un chérubin descendu du paradis à cet instant. Elle lui rendit timidement son sourire, ses joues prenant une jolie teinte rosée. Foutue timidité... Incapable de sourire à quelqu'un qui lui sourit sans rougir. A croire que cet aspect de sa timidité est le plus persistant.

"C'est pas grave... Tu es tout pardonné! »

Une autre chose qu’il devait savoir ? Il y en avait tellement… Mais pour le moment, la plus importante était celle que la jeune mutante allait énoncer.

" Je suis frigorifiée ! C’est la chose la plus importante à savoir pour le moment… "

lui dit-elle en riant.

Elle se leva en riant, remettant ses cheveux derrière ses oreilles avant de plonger sa main dans la poche de son training de course. Après des recherches peu fructueuses, elle en sortit 2 billets et quelques pièces.

" Warren, j’ai l’honneur de t’inviter à partager la première boisson chaude que l’on pourra acheter avec 2$ et 27 cents ! »"

Apparement, Ambre s'était faite à l'idée que ses parents n'accepteraient jamais ses pouvoirs, contrairement à Warren, qui ne pouvait pas se résoudre à cette idée. Bien sûr, ses parents le rechercheraient, mais il ne croyait pas que les recherches soient entamées avant 24 ou 48 heures. Après tout, si les médias apprennent la fugue du fils Worthington, ce ne sera pas un beau coup de publicité... Il répondit donc à Ambre en toute honnêteté :

"En fait, j'ai certainement un petit instant de sursis... Dès que je me sais en sûreté et prêt à vivre libéré de eux, je les téléphone pour leur dire que je suis toujours vivant."

Ambre sourit. Ambre rougit. Sa timidité était charmante et juvénile. Elle semblait l'avoir réellement pardonné... Warren était heureux de rencontrer une personne aussi peu rancunière que lui!

Si la chose la plus importante à savoir était réellement l'état de frigorification de la texane, soit que ce serait facile pour lui de s'adapter à cet institut, soit Ambre était légèrement égocentrique. Mais le petit doigt du new-yorkais lui disait que ce n'était pas réellement la chose la plus importante à savoir, et qu'Ambre le savait très bien. Il se mit donc aussi à rire et se leva, pour de bon, cette fois-ci, et tendit la main vers son amie, pour lui offrir de l'aider à se lever, mais Ambre était déjà sur ses deux pieds, en train de chercher de la monnaie.

Warren regarda le maigre butin et referma la main de Ambre sur celui-ci. Il avait emporté un peu d'argent sur lui et pourrait très bien payer pour eux deux.

"Range celà... Tu n'en auras pas assez. Par contre, il me fera plaisir de t'offrir un café ou un chocolat!"

"Pour la sûreté, tu trouveras pas mieux que l'Institut à mon avis... Le reste ne tient qu'à toi."

Lui répondit-elle posémment.

Le plus étonnant était qu'elle avait entièremement raison. Même si elle ignorait tout des nombreux dispositifs visants à protéger l'Institut des attaques possibles, qu'elle soient gouvernementales ou mutante. Dans son idéal de paix, le professeur Charles s'était fait des ennemis, dont le plus acharné était bien sûr son ancien meilleur ami, Erik Lensherr alias Magnéto. Ennemi qui était à la tête de la Confrérie, une sorte de coalition des mauvais mutants. Du moins ceux qui voulaient dominer les simples êtres humains, ceux qui n'avaient pas subi de mutation.

Warren avait refermé la main d'Ambre sur son maigre butin. Pourtant, avec si peu d'argent, elle avait déjà pu acheter plus d'un café. Il suffisait de savoir où aller. Et ce genre d'endroit n'était pas souvent fréquenté par des personnes qui portaient des montre de grandes marques. Mais bon, la prochaine fois, elle emmènerait Warren boir un verre, et payerait de sa poche. Même si ce n'est qu'un sirop ou un diabolo grenadine! C'est l'intention qui compte après tout, et ces deux mineurs n'étaient pas du genre à effreindre la loi. Du moins Ambre.

"D'accord. Va pour un chocolat chaud. Mais la prochaine fois, c'est moi qui offrirai!"

Déclara-t-elle alors qu'elle remettait précieusement son butin dans la poche de son training. Ce n'était pas le moment de perdre de l'argent...
Elle se dirigea vers la sortie de la tonnelle, son pied déjà engagé sur la première marche.

"Tu sais où aller? Ou on y vas complètement au hasard...?"

Heureux d'apprendre qu'il ne trouvera pas plus sécuritaire que l'institut, Warren sourit de bon coeur. Espérons que personne là-bas n'établisse ou ne dévoile le lien entre lui et son père... Il avait beau s'être enfui, il était toujours de la famille et aimait quand même ses parents.

Il se doutait bien qu'elle pourrait être insultée par ses paroles, lorsqu'il lui dit qu'elle n'aurait rien de bon avec une si petite somme. Elle ne démontra pas réellement, sauf peut-être par une tension qui passa entre ses sourcils. Elle avait tout de même ranger sa monnaie et descendait déjà les marches, en lui offrant de payer la prochaine fois. Son éducation lui avait toujours inculqué qu'il était de son devoir de payer aux femmes, peu importe leur âge et leur condition. Mais on lui avait aussi enseigné que bien peu de choses peuvent leur être refusées. Ne sachant donc pas trop quoi répondre, il préféra se taire. Connaissait-il un endroit? Non. Il descendit derrière Ambre, tout en lui répondant, en haussant légèrement les épaules.

"On va bien trouver..."

Ils commencèrent à marcher tout en discutant. Ils traversèrent un parc bien animé et errèrent un peu dans les rues pour se retrouver sur la 16e avenue. LA rue où l'on trouvait de tout. À 500 m d'eux, un café haut de gamme, en briques rouge foncé et vitré, l'intérieur en planches de bois aussi foncées. De petites tables en fer forgé se trouvaient sur la terasse, alors qu'à l'intérieur les tables étaient en bois travaillé, tout comme les chaises. Le menu rougeoyant leur fu donné à l'entrée et Warren prit l'initiative d'aller s'asseoir à l'intérieur. Inutile de frigorifier davantage Ambre! Il regardait son menu et finit par choisir

"Moccachino double à la vanille. J'ai entendu dire que c'était leur spécialité."

En effet, Warren lisait parfois des revues de tourisme et avait déjà lu un petit article sur le café dans lequel ils se trouvaient. Il l'avait oublié dans le parc, mais en le voyant, il s'était souvenu de l'article et n'avait pas hésité à entrer.

"Sûrement."

Alors qu'ils quittaient la petite clairière qui abritait la tonnelle, Ambre jeta un dernier regard à la vue d'ensemble. Cet endroit secret était une sorte de petit paradis, un endroit où oublier qu'on est dans le monde réel et qu'il est emplis d'hommes prêts à tout pour éliminer la "menace mutants". Pour Warren, cela devait être encore plus difficile à vire étant donné que sa mutation est visible... tout le contraire d'Ambre. Mais chacune des mutation avait ses inconvénients. Pour Warren, le fait de se faire remarquer très rapidement, et pour Ambre, le fait de ne pas pouvoir entrer en contact avec les autres, du moins pour le moment.

Alors qu'ils sortaient du parc, Ambre constata avec apréhension qu'il y avait de plus en plus de monde maintenant. Les gens allaient au bureau, les enfants à l'école, et tant de passants qui se promenaient pour leur plaisir. Autant dire autant de dangers pour Ambre. Même si elle discutait tranquillement avec Warren, Ambre était tendue, prête à s'enfuir en courant au moindre risque de contact. Les bains de foules, elle avait donné. Ce n'était plus du tout dans ses activités favorites.

Si elle se doutait bien que Warren faisait partie des gens "aisés", elle était loin de penser qu'il l'emmènerait sur la XVIè avenue, et encore moins dans un café qui avait l'air si guindé. Dans sa tenue de sport, elle détonnait avec le décor. Mais peu importe. Elle était avec Warren. Et s'il leur était demandé de partir, ce n'était pas cela qui allait outrer la jeune mutante. Au pire, il restait toujours le StarBucks à quelques blocs de là, ou encore l'un de ces adorables petit café dans les rues transversales.

"Je crois bien que je vais prendre la même chose alors."

lui annonca-t-elle avec un sourire, ne lisant pas le menu jusqu'à sa fin.

Elle regarda plus attentivement le café dans lequel ils étaient entrés. Même s'il semblait être un lieu très côtoyé, il avait une ambiance très chaleureuse, dûe à l'omniprésence du bois. Les tables massives et travaillées rappelaient à Ambre la table familiale à la ferme de ses parents, les nombreux repas qu'elle y avait pris...

Ces souvenirs lui firent perdre son sourire immédiatement, laissant place à une manie de la jeune femme: Se mordiller la lèvr einférieure. Un tic qu'elle n'arrivait pas à faire passer, mais dont elle n'avait la plupart du temps pas conscience. Elle regrettait son ancienne vie, c'était sûr. Mais elle acceptait le fait qu'elle ne retournerait probablement plus jamais au Texas, même si c'était avec dépit.

"Tu es déjà venu ici?"

Alors que Warren avait observé le décor d'un seul coup d'oeil, Ambre l'admira dès son entrée et avait de la difficulté à garder son attention sur autre chose que les décorations du lieu. De son côté, il semblait à Warren qu'il avait vu bien assez de lattes de bios dans son séjour au pensionnat. Malgré les ressemblances avec le décor académique que le jeune homme avait côtoyé durant toutes ces années, l'endroit respirait la chaleur, l'humanité, pas la froideur de la connaissance transmise par obligation...

Il commanda donc leurs breuvages, laissant Ambre dans la lune encore quelques secondes. Ces quelques secondes suffirent à lui faire perdre toute expression de bonheur. Elle fit la moue, puis se mordilla la lèvre, l'air anxieux. Warren avait le goût de rire à la vue de cette étrange manie, mais il ne comptait pas empirer la situation. Il ne savait pas quoi faire non plus... Après tout, il partageait un café avec une parfaite inconnue... Quoi dire?

Heureusement, Ambre brisa le silence. Malheureusement, Warren venait de prendre l'initiative de se mordiller la lèvre, pour montrer à Ambre, qui ne s'en rendait probablement pas compte, qu'elle avait un tic. Ensuit il rit un peu et répondit à la question.

"Non jamais, mais j'ai u un article sur cet endroit dans un magazine de tourisme. Toi, tu connais ce quartier?"