Terminus, tout le monde descend[Libre]

Cela faisait maintenant plus d'une heure que la voiture avait quitté la maison vide, et comme depuis le début du voyage, Sullivan Jones profitait que son oeil ait dégonflé pour observer ce qui passait à l'extérieur. sa joue pressée contre la vitre, il allait pousser un soupir de pur ennui quand la voix de son père résonna à ses oreilles :

-"Sully, nous sommes arrivés."

Ce dernier garda le silence, appréciant ses derniers instants de liberté avant que les barreaux d'un nouvel internat se referment sur lui. Il songea qu'il aurait du s'y habituer, à la longue.
La voiture freina doucement, et une fois celle-ci parfaitement stoppée, monsieur Jones déclara :

-"Veux-tu que je te laisse ici ou que je t'accompagne ? Avec ton bras, il serait plus sage de..."

Son bras. Il parlait sans doute du bras gauche, toujours dans le plâtre, qui reposait sur son torse. La douleur s'était échappée durant la première demi-heure passée dans le véhicule. Mais cela recommencerai sans-doute.

-"Tu dois avoir raison."

Sully empoigna le sac à dos qui traînait près de lui sur la banquette arrière et sortit tant bien que mal de la voiture, tandis que son père sortait une petite valise du coffre puis se dirigeait en direction de ce qui semblait être aux yeux de Sully un interphone. Son père appuya sur l'interphone, demanda qu'on aille leur ouvrir puis se tourna vers lui :

-"Si cela te dérange d'aller ici, dis-le moi, je..."

L'adolescent lui répondit sèchement :

-"Tais-toi papa. Pour une fois, s'il te plaît, tais-toi."

Ne cherchant pas à l'énerver d'avantage, monsieur Jones se tut et tous deux posèrent leur regard sur le portail, en l'attente d'un évènement.

Josh était enfin arrivé dans la dite école pour Surdoué dont les Xmen l'avaient invité à y séjourner. La route n'avait pas été réellement longue. Les gens avaient tendance à le prendre facilement en stop, surtout des femmes. Il s'en réjouissait, et d'ailleurs s'en félicitait. Usant de ses charmes à bon escient, il pouvait ainsi mieux se servir de ces pauvres pions humains qui se seraient vite emportés dans des injures méprisantes s'ils avaient su qu'ils venaient en aide à un mutant. Surtout en cette période de grande tension entre les deux espèces.
Bref, le stop ne fut pas si stressant et long, bien que la route fusse longue. Peut être aussi les voitures s'arrêtaient elles d'autant plus à cause des violentes rafales qui faisaient alors rage et qui empêchaient celles ci d'avancer tout à coup. Il se félicitait d'un tel pouvoir. Et en entrant d'en l'Institut, il espérait réellement pouvoir mieux encore le maîtriser et évoluer, pour se venger ensuite de toutes les vicissitudes qui constituaient sa vie.
En plus, ce n'était pas comme si l'Institut se tenait dans un centre ville. Non, il fallait que ce soit dans un endroit bien reculé. Là , du coup, il l'avait sentie passer cette heure de marche, sans répit, avant que la nuit ne tombe et qu'il soit obligé de tenir compagnie aux étoiles. Pas qu'il n'ait pas l'habitude de passer la nuit dehors, mais comme il ne pouvait pas dormir, rester dans le noir, sans rien voir, surtout en pleine campagne résumait une nuit d'ennui, et d'attente , où chaque bruit est signe de menace.

Enfin, il arriva face à une grille. Une grille où deux personnes, un adulte et un plus jeune attendaient devant l'interphone. Il haussa un sourcil. Des nouveaux? Combien accueillaient ils de pauvres mutants paumés? Combien la pitié les obligeaient ils à héberger en ces lieux éloignés? Une vague de honte émergea un peu en lui. Il détestait ces sentiments pitoyable qui forcaient des gens à venir en aide à d'autres. Plus par pitié que par vertu. Ca le dégoutait. Mais en attendant, il n'avait d'autre endroit où séjourner.
Les hommes sont des pions, qu'il prendra plaisir à éliminer plus tard.

Il s'avanca donc vers les deux inconnus, sac tenu sur un épaule, démarche nonchalante. Le visage impassible.
Tout en ignorant l'adulte, il regarda le jeune homme, et se positionna devant l'immense grille. Grille qui ne tarda pas à s'ouvrir lorsqu'un rafalle violent vint s'abattre sur celle ci. Chaque longue extrémité s'abattant alors sur les murs qui les tenaient. A peine arrivait qu'il cassé déjà quelque chose. C'était bien parti. Mais il en avait rien à faire. Et c'est avec un sourire suffisant qu'il regarda l'autre nouveau et qu'il l'invita , d'un regard arroguant demandant remerciement, à pénétrer dans l'établissement avec lui.

*Que je sois ici ou à mon ancien internat, je ne survivrai sans doute pas plus d'une semaine....*

C'était la pensée de Sully lorsque le jeune homme, arrivé quelques instants plus tôt, défonça le portail. Il s'interrogea ensuite qui payerai la facture pour une nouvelle grille avant de se gifler mentalement :

*Je suis en danger et je pense fric. De mieux en mieux.*

L'adolescent songea à passer un nouveau scanner crânien quand il s'aperçut que le jeune mutant lui lançait un regard, qui lui semblait être un mélange d'arrogance et d'amusement. Sully l'observa d'un oeil méfiant et répondit :

"Merci, mec."

Il cala tant bien que mal son sac sur son dos et se dirigeant vers son père, lui prit la valise des mains.

"Je pense que ça devrais aller. Retourne à ton cabinet, t'as du boulot."

Le concerné ne semblait pas trouver quoique ce soit d'étrange dans la scène qui s'était passée quelques instants auparavant. Levant les yeux au ciel, il tourna les talons et lançant un salut de la main à son fils, il s'engouffra dans la voiture.

*C'est ça, casse-toi et ne reviens pas.*

Bruit de moteur, crissements de pneus et la voiture disparaissait. Sully, lui, regardait de nouveau le jeune homme face à lui, attendant une réaction de ce dernier.

Il haussa les épaules face à son remerciement. Il semblait tout de même cool et amical.

Mais ensuite, Il soupira en voyant la réaction de l'homme qui semblait fortement être son père. Il était heureux de n'avoir pas véritablement connu les siens. En voyant ce que cela donnait. Il ne s'avanca pas plus dans cette réflexion qui le noyait à chaque fois dans un océan de haine rancunière.
Il posa ensuite son regard une deuxième fois sur le jeune homme, qui ne semblait pas saisir qu'il attendait qu'il le rejoigne.

Faut dire aussi que je ne l'y ait pas invité vocalement, tiens.. pensa t'il, lucide.

Il le vit par la suite prendre ses bagages d'une main, l'autre étant emplâtrée. Qu'il ne s'attende pas à ce que Josh Matter l'aide dans son entreprise! Non, il ne serait pas un larbin, rien non. Rien de ca. S'il avait ouvert le grillage, c'était plus pour lui que pour la pomme de l'autre. Et puis aussi question d'honneur, faut dire qu'il aimait bien se la péter.
Il regarda alors son bras effrontément, le sien, comme s'il y avait une montre, afin de montrer qu'il s'impatientait. Bien sûr, ce n'était pas par antipathie. Josh était juste un homme impatient et trop franc.

L'handicap n'excuse pas la lenteur tu sais, fit il avec un sourir moqueur.

Puis il s'approcha de lui, et lui tendit la main. Une main franche et vive.

Josh. se présenta t'il alors, afin d'occuper son temps. Je savais pas que c'était aussi une école pour mutilé, continua t'il , tout en pointant le plâtre du regard.

Et il s'étonnait d'être à chaque foi percu comme le branleur de service un peu évité sur le sbords. Mais il n'en avait que faire. Une sorte de protection, qui lui permettai de ne pas voir que souvent, c'était à cause de son comportement et non des autres qu'il s'excluait.

*Il me prend pour un imbécile ? Et bien, jouons le jeu !*

Sully s'avança et de son bras indemne, il serra la main tendue avec force :

"Il semblerait bien. L'originalité de tes réparties me semble plus que mutilée..."

Puis la relâcha et continua, le coin de ses lèvres étendus en un petit sourire :

"Mais pas inexistante... Je m'appelle Sully."

Il examina encore une fois le jeune homme devant lui, des pieds à la tête. Son entrée fracassante et le fait qu'il ait pas mal d'humour lui plaisait bien. Pendant longtemps, il avait haïs les mutants, pour leur simple nature. A présent, il ne trouvait pas quoique ce soit qui puisse l'empêcher d'apprécier Josh. Autant faire plus amplement connaissance :

"Sinon... hum... Josh, mis à part fracasser les portails, t'as d'autres pouvoirs intéressants ?"

"Il semblerait bien. L'originalité de tes réparties me semble plus que mutilée..."

Josh fit une moue agacée en entendant cette réplique grincante. Qui est pris qui croyait prendre! Sur le coup, l'inconnu avait bien retourné le sarcasme contre lui.Sarcasme accompagné d'une poigne de fer. Intéressant.

Comme toute réponse , il donna un coup de poing amical sur l'épaule du dit Sully. Frappe qu'il avait l'habitude de faire entre gars. Ayant vécu dans la rue, et traversé pas mal de foyer, il en avait gardé des habitudes pouvant paraître parfois violente. Mais il n'en était rien. Ca signifiait en quelque sorte, qu'il l'avait bien trouvé, et qu'il s'était fait avoir.
Josh ayant trop de dignité pour l'avouer oralement.

En entendant la remarque de Sully sur son entre et son pouvoir, il se massa la nuque , un immense sourire en coin habitant ses lèvres. Bien sûr, il ne connaissait pas encore entièrement son pouvoir, du moins, il ne savait encore l'exploiter, mais il en restait tout de même assez fier.

Oh et bien le manchot, répondit il, remettant ses mains dans ses poches, tout en s'adossant au mur qui tenait auparavant le grillage, je vais pas tout te dire là maintenant, continua t'il en s'allumant une clope, je veux garder mon charme sur toi!

Tout en prenant une latte, il regarda plus attentivement le nouveau. Et lui? Qu'en était il de son pouvoir? Rien de physique en tout cas. En tout cas, sa morphologie ne laissait entrevoir aucune force surdévellopée. Peut être était ce plus psychique?
Il pouvait s'attendre à tout. Comme il y a quelques instants lorsqu'il avait apercut un homme crapaud. Il fit une moue de dégout rien qu'à ce souvenirrécent. Comment pouvait on supporter une telle mutation?

Il revint à la réalité, reprenant son observation sur Sully, sans gêne.

Mais toi l'estropié, reprit il, avec un ton taquin, tu vas tout de même pas me dire que ton pouvoir consiste à générer des plâtres? Pas que ca m'étonnerais loin de là, mais je serais décu!

Il aimait bien le bonhomme devant lui. Peut être que l'Institut n'allait pas tant l'irritait. Peut être.