- Une nouvelle -

Le chemin, en train, ne prit que quelques heures et elle se félicita d’avoir fait ce choix. Elle posa, à ses oreilles, des écouteurs d’où émanaient des voix rauques et criardes, formant un tout sombre et mystérieux. À vrai dire, elle n’aimait pas ce genre de musique. Mais, pour le moment, la jeune femme devait admettre qu’elle enterrait parfaitement son cœur battant un air inquiet.

Les heures passèrent, puis le train s’immobilisa. Elle prit son sac à dos, une ganse à son épaule l’autre, dépourvue de tout soutien, pendouillait piteusement vers le bas. Ingrid marcha à grandes enjambées, hors de tout ce vacarme, pour finalement se retrouver hors de la gare. La jeune femme sentait ses jambes chanceler à chaque pas, espèrent qu’elles tiendraient la fin de son voyage. Ingrid sortit de la poche de son pantalon un papier usé où était inscrit le chemin à prendre. Elle dévala les rues, marchant sans arrêt avec ses jambes qu’elle sentait se changer en deux véritables morceaux de cotons.

Arrivée devant l’imposant grillage, Ingrid jeta un œil curieux à l’intérieur laissant ses prunelles bleutées s’émerveiller à la vue environnante. Elle remarqua que l’institut faisait, au moins, le double de son école. C’est d’ailleurs à ce moment qu’une question vint à naître : « Comment vais-je faire pour ne pas me perdre là-dedans… ? ». La jeune femme parut sur le coup découragée, mais balaya rapidement cette pensée puisque même si elle désirait s’enfuir, elle n’aura aucun choix d’y retourner.

Un moment passa sans qu’elle ne détache ses yeux de se décors éveillant en elle une multitude de questions sans réponse. Ses fins doigts effleurèrent la barrière métallique, puis lui vint l’idée d’entrer. Par prudence, la jeune femme chercha un quelconque moyen de s’annoncer. C’est alors que lui parut un bouton, mais elle se retint d’y appuyer précipitamment. La jeune femme prit son temps, emmenant sa main fébrile à son annonceur qu’elle s’amusa à survoler du bout des doigts. Ingrid pris son souffle, son courage, puis ferma les yeux. Son doigt s’enfonça avec lenteur, jusqu’à ce qu’il n’en soit plus possible. Elle le retira, vivement, comme s’il était soudainement devenu brûlant. Elle prit ses distances avec la barrière, prenant soin de ne pas tourner les talons à une probable arrivée de bienvenue. Elle se sentit étouffée, puis remarquant qu’elle n’avait pas relâché l’air, le laissa filé entre ses lèvres graduellement. Elle lissa son pantalon, puis fit la moue remarquant que celui-ci était légèrement froissé suite aux quelques heures passées dans le train. Une inquiétude s’intensifia de seconde en seconde, ses yeux oscillant de part et d’autre de l’endroit à la recherche d’une présence humaine. Elle espérait que la personne ne remarquerait pas ses jambes tremblantes de fatigue et de peur.

Scott avait réussi à rattraper Jean, lui avait parlé 1 minute puis l'avait laissée partir pour sa mission.
Il allait retourner sur ses pas rejoindre le professeur à l'infirmerie lorsqu'il entendit la sonnette du portail retentir. Hésitant une seconde, il avait décidé d'aller voir. De l'entrée il avait pu remarquer une personne derrière la grille, mais personne qui s'y dirigeait. Il suivit donc la longue allée et se présenta devant une jeune fille apparement timide, à travers les grilles du portail.
Le visage de Scott restait de marbre, il était difficile d'y voir la moindre émotion, ma sa voix n'était pas agressive lorsqu'il s'adressa à la jeune fille.

-" Bonjour, que puis-je faire pour vous ? "

Ingrid était là, immobile, s’imaginant une arrivée quelque peu loufoque. Ses bras se croisèrent à son buste de manière élégante, mais d’une pointe impatiente. Quelques images emmagasinées à sa pensée formèrent un film brumeux, lui montrant son arrivée à l’établissement. Elle s’imaginait là, maigrelette, ankylosée par le poids d’innombrables regards inquisiteurs. Puis, sa rêverie se bloqua. La jeune femme n’avait aucune idée de ce que pouvait ressembler la personne qui viendrait lui souhaiter la bienvenue. Elle n’osa, d’ailleurs, pas se risquer à s’y aventurer, sachant très bien que l’image ne serait pas la même que désirée. Mais soudain, une voix humaine s’immisça à ses folles idées. Son corps fut ébranlé d’un léger sursaut, laissant celui-ci raide et alerte. Sa première idée fut de répliquer, mais elle prit le temps de jeter une œillade au nouvel arrivant. La première chose qu’elle vue fut l’air de l’homme, une émotion impassible voilant l’ensemble de ses traits. Elle ne ressentait aucune agressivité s’émaner de lui, mais cette absence d’émotion la fit tressaillir. Sur ses gardes, la jeune femme s’humecta les lèvres puis les ouvrit, une voix à la fois calme et indécise s’en évada :

« Bonjour. Je me prénomme Mi… Ingrid., parvint-elle a articulé suite à un léger raclement de la gorge. Je suis inscrite ici. Enfin, se sont mes parents qui ont choisi l’endroit... Allez savoir pourquoi ils ont choisi l’un des endroits les plus éloigné de chez moi... »

Scott s'aperçut que la jeune fille de l'autre côté de la grille avait sursauté, comme si elle ne s'attendait pas à le voir là. Elle avait pourtant sonné, ce qui parut étrange à Scott. Elle se décida à parler, mais d'une petite voix hésitante.
Elle disait être inscrite, sans l'avoir choisit.

-" Bonjour Ingrid, attends, je vais t'ouvrir la grille ce sera plus correcte" dit-il ou joignant le geste à la parole.

Puis, se trouvant face à elle sans le moindre obstacle, il lui tendit la main, oubliant toujours qu'un sourire aurait certaienemnt mit la jeune fille plus à l'aise.

-" Je suis Scott Summers, professeur de mécanique dans cette école. Le professeur Xavier, le directeur de cette école, ne m'a pas prévenu qu'une nouvelle élève arrivait. As-tu une lettre d'inscritpion ? "

Puis jetant un coup d'oeil autour d'Ingrid, ce qu'elle ne pouvait voir derrière les lunettes, il s'aperçut qu'elle était seule.

-" Comment es-tu arrivée ici ? Tu es venue seule ? "

(hj : puisque tes cheveux changent de couleur tu devrais préciser leur couleur à chaque fois, ça serait plus facile . Désolé je ne me souvenais plus de la perruque (tu m'as fait attendre trop longtemps ), mais c'est valable pour la suite de toute façon)

Ingrid le regarda agir et parler, sans toutefois faire quoi que ce soit. Puis, l’homme lui tendit la main, elle ne réagit pas immédiatement, semblant quelque peu mal à l’aise ou alors alerte. Jugeant qu’il n’y avait rien à craindre, suite à un moment de réflexion, la jeune femme glissa sa main froide dans celle de l’homme, la serrant avec délicatesse, puis la retira sans trop de presse. Suite à ce geste, la jeune femme esquissa un sourire à ses lèvres rosées. Encore une fois, l’homme lui adressa la parole, Ingrid sembla particulièrement accrochée à ses mots. Des noms, des titres, une lettre… Mais une minute ! C’était une question ! Le jeune femme le réalisa subitement puis répliqua :

« Une lettre ? demanda la jeune femme un moment inquisitrice. »

Elle fronça l’arcade sourcilière un moment, posant un fin doigt à ses lèvres. Ingrid retira son sac de son épaule puis l’ouvra. Une enveloppe d’un blanc immaculé trônait sur l’ensemble de ses effets personnels. N’ayant jamais glissé cet objet dans son sac, elle parut hésiter à la prendre. La jeune femme la tourna, découvrant le dos de la lettre semblable à son recto, cependant celui-ci contenait un mot. Il était, visiblement, écrit à la hâte d’une encre bleutée. Son sourire prit de l’ampleur en y lisant " Inscription ", puis elle tendit l’enveloppe à l’homme.

« La voilà., dit-elle soulagée de l’avoir découvert. »

Deux autres questions affluèrent suite à celle citée légèrement plus tôt. Elle y répondit sans trop de mal, mais s’inquiéta au sujet de la deuxième.

« Oui, je suis venue ici seule, en train plus précisément. Fallait-il être accompagné d’un parent ? questionna-t-elle sous l’emprise d’une certaine incertitude. »

Scott regardait la jeune fille en haussant les sourcils, elle paraissait détachée et distante. Elle lui avait prit et lâché la main sans se presser puis avait semblé perdue un moment lorqu'il lui avait parlé de la lettre, ladite lettre qu'elle retrouva dans son sac.

Il la prit, l'ouvrit et la parcourut rapidement des yeux avant de la replier et lui tendre à nouveau.

Pendant ce temps la jeune fille avait répondu à son autre question, inquiète. Soudain il se rendit compte qu'il n'avait pas forcément été très aimable jusque là, sans être particulièrement méchant il n'était pas non plus très chaleureux. Tous ceux de l'institut avaient l'habitude mais Ingrid pouvait se sentir rejetée par cette froideur.

Enfin, Scott sourit, un sourire vraiment spontané qui éclairait son visage.

-" Bienvenue, Ingrid, ne t'inquiète pas tu n'es pas obligée d'être accompagnée, je suis seulement surpris que tes parents t'ai inscrite mais laissée venir seule"

Il attrapa son sac et repartit vers le hall, remontant la longue allée qu'il avait emprunté un peu plus tôt (il y a 4 jours, désolé j'ai pas pu m'empêcher ), vérifiant que la jeune mutante le suivait.

-" Suis moi, je vais te conduire au dortoir, tu pourras t'y installer avant de découvrir l'institut. J'espère que tu seras bien ici. Et si tu as le moindre problème, la moindre question n'hésite pas à me demander, ou à tout autre professeur ici"

dortoirs des filles

Sans trop savoir pourquoi, lorsque l’homme regarda la lettre, Ingrid sentit une légère tension se cloîtrer à son gosier. Puis, elle se demanda pourquoi elle ne l’avait pas regardée attentivement, ne se fier qu’à une parure n’était certes pas le meilleur chose à faire. Lorsqu’il lui retendit la lettre, elle sentit tout le poids amassé s’évaporer brusquement, comme si le tout emmagasiné se serait mélangé à l’air ambiant. Le temps passa, puis sans prévenir, un sourire éclaira le visage de l’homme. La jeune fille écarquilla quelque peu les yeux, légèrement inquisitrice du pourquoi il souriait ainsi.

« Merci ! dit-elle suite au mot de bienvenue. Pourtant, qu’ils aient fait cela ne me surprend pas le moins du monde., dit-elle suite à un léger gloussement d’un air qu’elle voulait joyeux. »

Elle haussa délicatement ses graciles épaules en signe de ne pas s’en faire. Puis, remarquant qu’il se déplaçait rapidement vers l’institut, elle le rattrapa d’un pas rapide, tentant emboîter le sien qui semblait pressé d’être à l’intérieur. Pour toute réponse à ses paroles qui suivirent, elle hocha la tête en signe d’accord. Il ne valait pas vraiment la peine d’émettre une quelconque parole suite à cela.