Près de l'hôpital

Sphaigne était adossé à un mur près de l'hôpital, comme il en avait l'habitude. L'intersection des deux rues représentait son territoire pour mendier.

«Monsieur!»

Le passant s'arrêta.

«N'auriez-vous pas un peu de monnaie pour un jeune itinérant alcoolique et drogué?»

Le passant se détourna et continua sa route d'un air désespéré. Sphaigne aimait bien effrayer les touristes quelques fois, pour se divertir. Mais pas trop souvent, car il ne se faisait pas d'argent pendant ce temps. Il n'avait pas encore mangé de la journée. D'ailleurs il devait faire une provision de bouteilles d'eau. Sa réaction à la soif était plus forte que les autres, puisqu'il possédait plusieurs caractéristiques des plantes. Parfois, il allait boire à l'abreuvoir de l'hôpital, mais le gardien de sécurité ne le laissait plus entrer. Il continua donc à mendier auprès des passants qui, la plupart du temps, l'ignoraient ou le regardaient avec dégoût.

Les passants étaient très peu généreux ce jour-là. Sphaigne était assoiffé et il avait à peine assez pour s'acheter une goutte d'eau. Ses lèvres étaient fendues par la sécheresse et ses cheveux de racines, quoique cachés sous son capuchon, étaient secs et menaçaient de tomber. Il se prit même à regretter d'avoir quitté son pays. Il n'abandonna cependant pas et aborda un couple qui passait par là:

«S'il vous plaît, auriez-vous un peu de monnaie ou une bouteille d'eau?»

Lorsqu'il parlait, ses dents pointues de plante carnivore apparaissaient. C'est d'ailleurs l'une des causes qui expliquait sa faible pitance, puisque les gens trouvaient sa dentition plutôt repoussante. Il regarda les deux amoureux, l'un après l'autre, de son oeil brun et affligé(il ne voit pas de l'autre).

Bobby se promenait tranquillement en amoureux avec sa chérie. Vive les gants dans leur situations. Rien qu'à cause de leur ... probleme? ... Bobby baiserai les pieds de l'inventeur du gant de cuir. En marchant ils pénétrèrent dans une ruelle proche de l'hopital. Et ils y furent interpellé par un mendiant. Un mendiant bizarre. A la dentition ... ben euuh bizarre. Mais pour des X-Men la bizarrerie les poussaient plus à s'y interesser qu'à les fuirs. Bobby regarda autour de lui après que Malicia l'eut questionné car elle n'avait rien prit avec elle. Comme de par n'hasard c'est toujours à l'homme de payer hein XD. Bobby se plaça de manière à être discret et fit apparaitre un baton de glaçe (style Mister Freeze mais sans parfum).

"Tient prend ça je n'ai pas de bouteille."

Bobby lui tendit le baton et s'accroupit devant lui. Sa dentition était bizarre. Carnivore?

"Pourquoi tu est ici?"

Sphaigne fut stupéfait du pouvoir de Bobby, car vivant dans la rue, il ne connaissait pas vraiment les nouvelles concernant les mutants et n'en avait jamais vu réellement, exceptés quelques passants qui semblaient étranges parfois. Il remercia sincèrement l'homme et prit le bâton de glace. Il fouilla dans son sac et y trouva un pot de plastique qu'il avait trouvé par terre plusieurs jours auparavant et qu'il n'avait pas encore utilisé. Il enleva l'un de ses gants troués.
Heureusement, il avait conservé son sang chaud, autrement il serait dans un état de dormance durant l'hiver, comme un arbre. Il put donc s'en servir pour faire fondre le glaçon dans le récipient avec sa main dénudée, tandis qu'il répondait à son sauveur.

"Bah, lorsque j'ai quitté l'Écosse, je n'ai rien amené avec moi. Ça fait donc plus de deux ans que je vis aux dépens de la population de New-York."

Sphaigne ne fit pas une histoire trop détaillée, car les travailleurs de rue qu'il avait rencontrés ne s'attardaient jamais très longtemps sur son cas, de toute façon. Ils concluaient tous qu'il était volontairement ittinérant.
Il pensa un moment que ces gens étaient peut-être des agents de police qui enquêtaient sur l'immigration illégale. Il en fut soucieux pendant un instant, mais se reprit en se rappelant que l'homme était un mutant comme lui. Pourtant, il ne voulut pas montrer ses pouvoirs tout de suite, au cas où tout cela n'était qu'une stratégie.

"Hem tes dent c'est ... c'est normal?"

Bobby ne savait pas être vraiment diplomate. Mais il se doutait que le jeune homme n'était pas tout à fait normal. Ses dents étaient trop chelou. Et il n'avait pas hurler de peur en courant quand Bobby lui avait fait le glaçon.

"Pourquoi t'as quitté l'Ecosse. Ca doit être tranquille là haut. Pas grand monde nan?"

De toute manière pour Bobby tout ce qui faisait moins de 20000 habitants faisait village donc il n'avait pas la même notion de pas grand monde mais il savait que l'écosse était réputé pour ses paysages. Et une ville et rarement un beau paysage.

"Je m'appel Bobby. Bobby Drake. Et ce jolie petit brin de fille c'est ma copine Malicia."

Sphaigne but l'eau du récipient en fermant les yeux de soulagement, ensuite il hésita à répondre à la question sur ses dents, puisqu'il savait qu'en expliquant la raison de sa dentition, il devait nécessairement passer par l'énonciation de son pouvoir. Il préféra contourner la question:

"Ça dépend ce qui est normal pour vous."

Il regarda le récipient qui avait contenu, quelques secondes plus tôt, le glaçon créé par l'homme qui devait avoir à peu près son âge. Lorsque Bobby se présenta, lui et sa copine, Sphaigne sourit en les regardant l'un après l'autre.

"Moi c'est Ladek. Si j'ai quitté l'Écosse, c'est uniquement parce que..."

Il se rendit compte que lui-même n'en savait pas la raison. Pour quitter l'école? Il aurait tout autant pu rester en Écosse sans aller à l'école. Pour fuir ses parents? Ils ne l'avaient même jamais jugé. Pour changer de vie? C'était une possibilité... Mais pourquoi aussi loin de son pays natal? Il restait figé sur son dernier mot, pensif. Après quelques secondes, il conclut sa phrase:

"En fait, je ne sais pas encore. Je suppose que j'aime bien le changement."

Sphaigne remit son gant sur sa main gelée par le glaçon qu'elle avait fait fondre.

"Je subis les conséquences de mes coups de tête. Quoique je ne regrette pas vraiment ceux-ci. Les hivers sont moins ardus ici qu'en Écosse. Et puis, c'est plutôt nouveau ma faible tolérance à la soif."

Il eut soudain l'impression que ces gens voulaient réellement l'aider. Contrairement aux travailleurs de rue qui venaient lui parler, eux semblaient familiers aux pouvoirs de mutants. Peut-être qu'un autre changement ne lui ferait pas de tort?

"Ce que je vais faire? C'est une bonne question. Pour l'instant je n'ai d'autres choix que de rester ici et de mendier pour manger. Et..."

Sphaigne se résolut de leur avouer son anormalité. Une deuxième chance de rencontrer un mutant ne lui serait peut-être plus jamais offerte. Il ne savait pas pourquoi, mais il leur faisait confiance.

"...pour mes dents, c'est à cause de cela."

Il balaya de la neige à côté de lui pour laisser place à un peu de terre gelée entre deux grandes dalles de trottoir. Il y déposa sa main et se concentra. De petites tiges y poussèrent, puis se forma une petite plante carnivore montrant ses dents pointues. En peu de temps, le végétal s'atrophia par le froid et mourut. Sphaigne fixa sa petite plante morte, n'osant pas regarder les deux amoureux.

"Waow. Je sait à qui m'adresser si je veut offrir un bouquet de rose à ma chérie. Hein Mali?"

Bobby leva la tête et déposa un baiser sur le gant de la jeune fille. Puis il regarda de nouveau le jeune homme et lui tendit la main.

"On est des X-Mens. On aide les gens comme toi et moi. Les X-Mens se battent pour maintenir le secret autour de nous. Et ainsi plein de mutant peuvent vivre à l'Institut. Officiellement c'est L'institut pour Surdoué Charle Xavier. Tu est d'accord pour le rencontrer. Et rejoindre l'Institut. Des X-men t'aideront à mieux utiliser tes pouvoirs. Et qui sait peut-être que tu deviendra suffisement bon pour faire partie des X-men."

Bobby se calma. Pour une fois qu'ils découvraient un mutant et pas Cerebro. Ca se fête. Il se leva et enlaca Malicia.

"Et comme tu peut le voir être élève mutant n'as pas que des inconvénients. On a tous nos ... défaut mais on vit avec."

[hrp : erreur fatale ]

Citation :

Il balaya de la neige à côté de lui pour laisser place à un peu de terre gelée entre deux grandes dalles de trottoir. Il y déposa sa main et se concentra. De petites tiges y poussèrent, puis se forma une petite plante carnivore montrant ses dents pointues.

C'est à cet étrange phénomène qu'assista Brian Elanor. Ceci ne pouvait être l'oeuvre que d'une seule chose, un mutant.

*Il est temps de reprendre son service.*

Les deux autres personnes ne semblaient pas effrayées, mais plutôt impressionnés. Brian avait appris à lire sur les lèvres, et bien que le jeune homme soit aux deux tiers de dos, il comprit les mots "X-men", "Institut" et "pouvoir".

*Trois mutants. Mais il ne me semble pas les avoir déjà rencontré. Il faudra les ficher. Et la jeune fille a raison, il parle trop celui-là*

Il sortit un petit appareil photo numérique et prit des photos du groupe, sans le flash, bien caché dans l'ombre.

*Il vaut mieux ne pas les attaquer maintenant.*

Brian mit un vieux chapeau, prit une de ses puces GPS (un truc qui donne la position où il se trouve à un radar) et attrapa un vieux journal, dans une benne.
Il commença à marcher en direction du groupe, le nez dans le journal. Il bouscula le garçon.

"Oh, pardonnez moi, je ne vous avais pas vu. J'étais absorbé par cet article. Vous saviez qu'un homme a... hum... je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Pardonnez moi."

Il partit, tout confus. Une fois hors de vue, il jeta le journal et rangea le chapeau.

*La puce est en place.*

Quelqu'un de très observateur aurait put voir un disque sur le blouson de Bobby. Un disque de la même couleur que le blouson et pouvant passer pour un bouton...

Sphaigne aima la réaction des deux mutants. Ses parents avaient toujours trop pris cette histoire de pouvoirs au sérieux, eux semblaient plutôt s'en intéresser. Lorsqu'il entendit le mot 'Institut', il eut un mouvement d'hésitation assez évident. Cependant il comprit qu'il ne s'agissait pas réellement d'une école. Il sourit à l'idée que là-bas se trouvaient probablement des gens comme lui dont le pouvoir avait changé les traits et qu'ils n'auraient aucune raison de le juger. Et puis, s'il n'aime pas l'endroit, il n'a qu'à retourner dans sa rue. Tandis qu'il se levait pour accepter la proposition de Bobby et de Malicia, un passant bouscula Bobby. Il s'excusa, ce qui soulagea un peu Sphaigne, puisque la population des grandes villes était trop souvent impolie et insouciente normalement. Il regarda celui-ci continuer son chemin, puis s'adressa aux deux mutants:

"Ce serait un plaisir pour moi de venir avec vous, mais..."

Il venait de réaliser qu'une Institut coûtait nécessairement de l'argent... beaucoup d'argent. Il était si heureux de ce soudain changement qu'il en oublait sa situation. Il continua d'un air déçu:

"Je n'ai rien pour payer l'hébergement..."

Bobby toujours en train d'enlacer sa tendre moitié (roooh quel romantique) regarda le jeune homme.

"Ce n'est pas un problème. Si tu ne peut payer ton hébergement tu peut toujours te rendre utile. Et vu que tu as une sacrée main verte tu fera un super jardinier pour le parc de l'Institut. Tu crois pas Mali? En plus tu pourra en changer la forme de temps en temps ça changera un peu. Et un rosier blanc au passage hein ^^."

Bobby posa sa tête sur l'épaule de la jeune fille, un peu triste de ne pouvoir coller son visage sur celui de Malicia. Mais bon c'était la vie et à force il en prenait l'habitude. Le jour où Mali arrivera à controler ses pouvoirs ou le jour où ils réussiront à empecher les X-men d'être touché par le pouvoir de Mali il allait falloir se défaire de ces habitudes. Mais bon dans l'immédiat ils en étaient très loin.

"Alors mon gars t'est partant?"

*Pourvu qu'il dise oui je veut des roses à l'oeil moi ^^*

Sphaigne ramassa son sac qui était en piteux état et rempli de choses totalement inutiles pour une vie à l'Institut. Il le mit sur ses épaules, replaça son capuchon, qui s'apprêtait à tomber, sur ses "cheveux" et répondit en tentant de contenir sa joie:

"Vous pouvez me compter parmi les vôtres!"

Il fit un sourire propre à lui et jeta un dernier coup d'oeil, presque nostalgique, à la ruelle où il avait souffert deux longs hivers. Il poussa délicatement un petit tas de neige sur la plante morte à l'aide de sa botte attachée par un lacet vert (signifiant paix en language keupon), puis leva la tête vers Malicia et Bobby, attendant le signal de départ. Sa vie allait de nouveau changer, mais cette fois, peut-être en mieux. De plus, son métier serait ce qu'il a toujours adoré faire.

*Pourquoi n'ais-je jamais pensé ouvrir une boutique arboricole?*

Malicia se sentait bien dans les bras de Bobby. Il se fit légèrement bousculé par un homme qui passait. Il se fondit en excuses, relevant le nez de son journal. Que pouvait-il y avoir de si intéressant ?

*Pas une histoire de mutants, j'espère*

Il finit par continuer son chemin. Malicia se tourna vers Sphaigne, tout en restant dans les bras du jeune homme. Elle esquissa un sourire lorsqu'il réalisa qu'il n'avait pas de moyens pour payer. Comme si cela importait à l'Institut. Cependant, l'idée de Bobby, bien qu'intéressée, était plutôt intéressante. Elle fut soulagée lorsqu'il accepta de quitter la rue. Elle lui adressa un sourire.

"Nickel !! Et pour les jardins, c'est une super idée, je suis sûre que le professeur sera d'accord."

Fatigué d'attendre, Brian décida de continuer sa ronde. Il pourra toujours les suivre avec son radar...

Dans les rues...

Lorsqu'il entendit le mot "professeur", le visage de Sphaigne s'assombrit. Ces gens essayaient donc de le ramener à l'école... Mais il n'avait pas l'intention d'y retourner. Jamais.

"Un professeur? Vous voulez dire que votre "Institut" est une école?"

Sphaigne regarda les deux mutants d'un regard à la fois obscur, interrogateur et légèrement accusateur.